L’ASCENSION DE JESUS AU
CIEL
(Tiré du
10ème Volume de
« L’Evangile tel
qu’il m’a été révélé »)
L’aurore s’est complètement
levée. Le soleil est déjà haut sur l’horizon et les apôtres font entendre leurs voix. C’est un signal pour Jésus et Marie. Ils s’arrêtent. Ils se regardent, l’Un en face de l’Autre et puis Jésus
ouvre les bras et accueille sa Mère sur sa poitrine…Oh ! C’était bien un Homme, un Fils de Femme ! Pour le croire, il suffit de regarder cet adieu ! L’amour déborde en une pluie de
baisers sur la Mère toute aimée. L’amour couvre de baisers le Fils tout aimé. Il semble qu’ils ne puissent plus se séparer. Quand il semble qu’ils vont le faire, un autre embrassement
les unit encore et parmi les baisers, des paroles de réciproque bénédiction…Oh ! C’est vraiment le Fils de l’Homme qui quitte celle qui l’a
engendré ! C’est vraiment la Mère qui congédie, pour le rendre au Père, son Fils, le Gage de l’Amour à la toute Pure…Dieu qui embrasse la Mère de Dieu !...
Finalement la Femme, en tant
que créature, s’agenouille aux pieds de son Dieu qui est pourtant son Fils, et le Fils, qui est Dieu, impose ses mains sur la tête de sa Mère Vierge, de l’éternelle Aimée, et il la bénit au Nom
du Père, du Fils et de l’Esprit Saint, puis il se penche et la relève en déposant un dernier baiser sur son front blanc comme un pétale de lis sous l’or de ses cheveux si jeunes
encore…
Ils vont de nouveau vers la
maison.
Ils entrent dans la pièce où
dix jours avant se trouvaient les femmes pour la cène du quatorzième jour du second mois. Marie accompagne Jésus jusque-là puis elle se retire. Il
reste Jésus et les onze.
Sur la table, il y a de la
viande rôtie, des petits fromages et des petites olives noires, une petite amphore de vin et une d’eau plus grande, et de larges pains. Une table simple, sans apparat pour une cérémonie de luxe,
mais uniquement parce qu’il faut bien manger.
Jésus offre et fait les parts.
Il est au milieu entre Pierre et Jacques d’Alphée. C’est Lui qui les a appelés à ces places. Jean, Jude d’Alphée et Jacques sont en face de Lui : Thomas, Philippe, Mathieu sont d’un côté,
André, Barthélémy, le Zélote de l’autre. Ainsi, tous peuvent voir leur Jésus. Le repas est bref, silencieux. Les apôtres arrivés au dernier jour de voisinage avec Jésus, et malgré les apparitions
successives, collectives ou individuelles, à partir de la Résurrection, toutes pleines d’amour, n’ont plus jamais perdu cette retenue et cette vénération qui ont caractérisé leurs rencontres avec
Jésus Ressuscité.
Le repas est fini. Jésus ouvre
les mains au-dessus de la table en faisant son geste habituel devant un fait inéluctable et il dit : « Voici venue l’heure où je dois vous quitter pour retourner vers mon Père. Ecoutez
les dernières paroles de votre Maître.
Ne vous éloignez pas de
Jérusalem pendant ces jours. Lazare, à qui j’ai parlé, a pourvu une fois encore à réaliser les désirs de son Maître, et il vous cède la maison de la dernière Cène pour que vous ayez une demeure
où réunir l’assemblée et vous recueillir en prière. Restez là, à l’intérieur pendant ces jours et priez avec assiduité pour vous préparer à la venue de l’Esprit Saint qui vous complètera pour
votre mission. Rappelez-vous que Moi, qui pourtant étais Dieu, je me suis préparé par une sévère pénitence à mon ministère d’évangélisateur. Toujours plus facile et plus courte sera votre
préparation. Mais je n’exige pas autre chose de vous. Il me suffit seulement que vous priiez assidûment, en union avec les soixante-douze et sous la
conduite de ma Mère, que je vous recommande avec l’empressement d’un Fils. Elle sera pour vous une Mère et une Maîtresse d’amour et de sagesse parfaite.
J’aurais pu vous envoyer ailleurs pour vous préparer à recevoir l’Esprit Saint, mais je veux au contraire que vous restiez ici car c’est Jérusalem négatrice qui doit
s’étonner de la continuation des prodiges divins, donnés pour répondre à ses négations. Ensuite, l’Esprit Saint vous fera comprendre la nécessité que l’Eglise surgisse justement dans cette ville
qui, en jugeant humainement, est la plus indigne de la posséder. Mais Jérusalem, c’est toujours Jérusalem, même si le péché y est à son comble et si c’est ici que s’est accompli le déicide. Cela
ne servira à rien pour elle. Elle est condamnée. Mais si elle est condamnée, tous ses habitants ne le sont pas. Restez ici pour le peu de justes qu’elle a dans son sein, et restez-y parce que
c’est la cité royale et la cité du Temple, et parce que comme il est prédit par les prophètes, ici où a été oint et acclamé et élevé le Roi Messie, ici doit commencer son Règne sur le monde, et
c’est ici encore, où la synagogue a reçu de Dieu le libelle de répudiation à cause de ses crimes trop horribles, que doit surgir le Temple Nouveau auquel accourront des gens de toutes nations.
Lisez les prophètes : en eux, tout est prédit. Ma Mère d’abord puis l’Esprit Paraclet, vous feront comprendre les paroles des prophètes pour ce temps.
Restez ici jusqu’au moment où
Jérusalem vous répudiera comme elle m’a répudié, et haïra mon Eglise comme elle m’a haï, en couvant des desseins pour l’exterminer. Allez porter ailleurs le siège de cette Eglise que j’aime, car
elle ne doit pas périr. Je vous le dis : l’enfer même ne prévaudra pas sur elle. Mais si Dieu vous assure sa protection, ne tentez pas le Ciel en exigeant tout du Ciel. Allez en Ephraïm
comme y alla votre Maître parce que ce n’était pas l’heure qu’il soit pris par ses ennemis. Je vous dis Ephraïm pour vous dire terre d’idoles et de païens. Mais ce ne sera pas Ephraïm de
Palestine que vous devez choisir comme siège de mon Eglise. Rappelez-vous combien de fois, à vous réunis ou à l’un de vous en particulier, j’ai parlé de cela en vous prédisant qu’il vous faudrait
fouler les routes de la terre pour arriver à son cœur et fixer là mon Eglise. C’est du cœur de l’homme que le sang se propage à travers tous les membres. C’est du cœur du monde que le
Christianisme doit se propager par toute la Terre.
Pour l’heure, mon Eglise est
semblable à une créature déjà conçue mais qui se forme encore dans la matrice. Jérusalem est sa matrice et en son intérieur son cœur encore petit, autour duquel se rassemblent les membres peu
nombreux de l’Eglise naissante, donne ses petites ondes de sang à ses membres. Mais une fois arrivée l’heure marquée par Dieu, la Matrice marâtre expulsera la créature qui s’est formée en son
sein, et elle ira dans une Terre nouvelle, , et y grandira pour devenir un grand Corps qui s’étendra sur toute la Terre, et les battements du cœur de l’Eglise devenu fort se propageront dans tout
son grand Corps. Les battements du cœur de l’Eglise, affranchie de tout lien avec le Temple, éternelle et victorieuse sur les ruines du Temple mort et détruit, vivant dans le cœur du monde pour
dire aux hébreux et aux gentils que Dieu seul triomphe et veut ce qu’Il veut et que ni la rancœur des hommes, ni les troupes d’idoles n’arrêtent son vouloir.
Mais cela viendra par la suite,
et en ce temps-là, vous saurez ce que faire. L’Esprit de Dieu vous conduira. Ne craignez pas. Pour le moment, rassemblez à Jérusalem la première assemblée de fidèles. Puis d’autres assemblées se
formeront à mesure que leur nombre grandira. En vérité, je vous dis que les habitants de mon Royaume deviendront rapidement plus nombreux comme des semences jetées dans une excellente
Terre.
Mon peuple se propagera par
toute la Terre. Le Seigneur dit au Seigneur : « Puisque Tu as fait cela et que pour Moi, Tu ne T’es pas épargné, Je te bénirai et Je multiplierai ta descendance comme les étoiles du
ciel et comme les grains de sable qui sont sur le bord de la mer. Ta descendance possèdera la porte de ses ennemis et en ta descendance seront bénies toutes les nations de la Terre ».
Bénédiction est mon Nom, mon Signe et ma Loi, là où ils sont reconnus souverains.
Il va venir l’Esprit Saint, le
Sanctificateur et vous en serez remplis. Faites en sorte d’être purs comme tout ce qui doit approcher le Seigneur. J’étais Seigneur. Moi aussi comme Lui. Mais sur ma Divinité, j’avais endossé un
vêtement pour pouvoir être parmi vous et non seulement pour vous instruire et vous racheter par les organes et le sang de ce vêtement, mais aussi
pour porter le Saint des Saints parmi les hommes, sans qu’il fût inconvenant que tout homme, même impur, pût poser son regard sur Celui que craignent de contempler les Séraphins. Mais l’Esprit
saint viendra sans être voilé par la chair et Il se posera sur vous et Il descendra en vous avec ses sept dons et Il vous conseillera. Le conseil de Dieu est chose si sublime qu’il faut vous
préparer par une volonté héroïque, d’une perfection qui vous rende semblables à votre Père et à votre Jésus dans ses rapports avec le Père et l’Esprit Saint. Donc une charité parfaite et une
pureté parfaite, pour pouvoir comprendre l’Amour et le recevoir sur le trône de votre cœur.
Perdez-vous dans le gouffre de
la contemplation. Efforcez-vous d’oublier que vous êtes des hommes et efforcez-vous de vous changer en Séraphins. Lancez-vous dans la fournaise, dans les flammes de la contemplation. La
contemplation de Dieu ressemble à une étincelle qui jaillit du choc du silex contre le briquet et produit feu et lumière. C’est une purification le feu qui consume la matière opaque et toujours
impure et la transforme en une flamme lumineuse et pure.
Vous n’aurez pas le Royaume de
Dieu en vous si vous n’avez pas l’amour. Parce que le Royaume de Dieu, c’est l’Amour, et il apparaît avec l’Amour, et par l’Amour il s’établit en vos cœurs au milieu de l’éclat d’une lumière
immense qui pénètre et féconde, enlève l’ignorance, donne la sagesse, dévore l’homme et crée le Dieu, le Fils de Dieu, mon frère, le Roi du trône que Dieu a préparé pour ceux qui se donnent à
Dieu pour avoir Dieu, Dieu, Dieu, Dieu seul. Soyez donc purs et saints grâce à l’oraison ardente qui sanctifie l’homme parce qu’elle le plonge dans le feu de Dieu qu’est la
charité.
Vous devez être saints. Non pas
dans le sens relatif que ce mot avait jusqu’alors mais dans le sens absolu que je lui ai donné en vous proposant la Sainteté du Seigneur comme exemple et comme limite, c’est-à-dire la Sainteté
parfaite. Chez nous, on appelle saint le Temple, saint l’endroit où est l’autel, Saint des Saints le lieu voilé où se trouvent l’arche et le propitiatoire. Mais je vous dis en vérité que ceux qui
possèdent la Grâce et vivent saintement par amour pour le Seigneur sont plus saints que le Saint des Saints parce que Dieu ne se pose pas seulement sur eux comme sur le propitiatoire qui est dans le Temple pour donner ses ordres mais Il habite en eux pour leur donner ses amours.
Vous rappelez-vous mes paroles
de la Dernière Cène ? Je vous avais promis alors l’Esprit Saint. Voilà qu’Il va venir pour vous baptiser non plus avec l’eau, comme Jean l’a fait avec vous pour vous préparer à Moi, mais
avec le feu pour vous préparer à servir le Seigneur comme Il le veut de vous. Voilà que Lui va être ici, d’ici peu de jours. Et après sa venue, vos capacités croîtront sans mesure et vous serez
capables de comprendre les paroles de votre Roi et de faire les œuvres que Lui vous a dit de faire pour étendre son Royaume sur la terre ».
« Reconstruiras-tu alors,
après la venue de l’Esprit Saint, le Royaume d’Israël ? », Lui demandent-ils en l’interrompant.
« Il n’y aura plus de
Royaume d’Israël mais mon Royaume. Et il s’accomplira quand mon Père a dit. IL ne vous appartient pas de connaître les temps et les moments que le Père s’est réservé en son pouvoir. Mais vous, en
attendant, vous recevrez la vertu de l’Esprit Saint qui viendra sur vous et vous serez mes témoins à Jérusalem, en Judée, et en Samarie, et jusqu’aux
confins de la Terre, en fondant des assemblées là où des hommes sont réunis en mon Nom ; en baptisant les gens au Nom du Très Saint Père , du Fils et de l’Esprit Saint, comme je vous l’ai
dit, pour qu’ils aient la Grâce et vivent dans le Seigneur ; prêchant l’Evangile à toutes les créatures, enseignant ce que je vous ai enseigné, faisant ce que je vous ai commandé de faire.
Et je serai avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde.
Et je veux encore ceci :
qu’à présider l’assemblée de Jérusalem ce soit Jacques, mon frère. Pierre, comme chef de toute l’Eglise, devra souvent entreprendre des voyages apostoliques parce que tous les néophytes
désireront connaître le Pontife Chef Suprême de l’Eglise. Mais grand sera l’ascendant que sur les fidèles de cette première Eglise aura mon frère. Les hommes sont toujours des hommes et ils
voient en hommes. Il leur semblera que Jacques me continue, seulement parce qu’il est mon frère. En vérité, je vous dis qu’il est plus grand et semblable au Christ par sa sagesse plutôt que par
sa parenté. Mais c’est ainsi. Les hommes qui ne me cherchaient pas pendant que j’étais parmi eux, me chercheront maintenant en celui qui est mon parent. Toi, ensuite, Simon Pierre, tu es destiné
à d’autres honneurs… ».
« Que je ne mérite pas
Seigneur. Je te l’ai dit quand tu m’es apparu et je te le dis encore en présence de tous. Tu es bon, divinement bon, en plus que sage, et c’est avec justice que tu as jugé que moi, qui t’ai renié
dans cette ville, je n’étais pas fait pour en être le chef spirituel. Tu veux m’épargner tant de justes mépris… ».
« Nous avons été tous
pareils, Simon, sauf deux. Moi aussi, j’ai fui. Ce n’est pas à cause de cela mais à cause des raisons qu’il dites, que le Seigneur m’a destiné à
cette place ; mais tu es mon chef, Simon de Jonas, et je te reconnais comme tel et, en présence du Seigneur et de tous les compagnons, je te promets obéissance. Je te donnerai ce que je puis
pour t’aider dans ton ministère mais je t’en prie, donne-moi tes ordres car tu es le Chef et moi, ton subordonné. Quand le Seigneur m’a rappelé une lointaine conversation, j’ai incliné la tête
pour dire : « Que soit fait ce que Tu veux ». C’est ce que je te dirai du moment où, le Seigneur nous ayant quittés, tu seras son Représentant sur la Terre. Et nous nous aimerons
en nous aidant dans le ministère sacerdotal » dit Jacques en s’inclinant de sa place pour rendre hommage à Pierre.
« Oui, aimez-vous entre
vous, en vous aidant mutuellement parce que c’est le commandement nouveau et le signe que vous appartenez vraiment au Christ.
Ne vous troublez pas pour
aucune raison. Dieu est avec vous. Vous pouvez faire ce que je veux de vous. Je ne vous imposerai pas des choses que vous ne pourriez pas faire car je ne veux pas votre ruine mais au contraire,
votre gloire. Voilà que je vais préparer votre place à côté de mon trône. Soyez unis à Moi et au Père dans l’amour. Pardonnez au monde qui vous hait. Appelez fils et frères ceux qui viennent à
vous, ou sont déjà avec vous par amour pour Moi.
Soyez dans la paix en me
sachant toujours prêt à vous aider pour porter votre croix. Je serai avec vous dans les fatigues de votre ministère et à l’heure des persécutions, et vous ne périrez pas, vous ne succomberez pas
même si cela semblera à ceux qui voient avec les yeux du monde. Vous serez accablés, affligés, lassés, torturés mais ma joie sera en vous car je vous aiderai en tout. En vérité je vous dis, que
quand vous aurez pour Ami l’Amour, vous comprendrez que tout ce que l’on subit et vit par amour pour Moi devient léger même si c’est la lourde torture du monde. Car pour celui qui revêt d’amour
tout ce qu’il fait volontairement ou tout ce qui lui est imposé, le joug de sa vie et du monde se change en un joug qui lui est donné par Dieu, par Moi. Et je vous répète que la charge que je
vous impose est toujours proportionnelle à vos forces et que mon joug est léger car je vous aide à le porter.
Vous savez que le monde ne sait
pas aimer. Mais vous, dorénavant, aimez le monde d’un amour surnaturel pour lui apprendre à aimer. Et s’ils vous disent en vous voyant persécutés : « Est-ce ainsi que Dieu vous
aime ? En vous faisant souffrir, en vous donnant la douleur ? Alors ce n’est pas la peine d’appartenir à Dieu », répondez : « La douleur ne vient pas de Dieu. Mais Dieu
la permet, et nous en savons la raison et nous nous glorifions d’avoir la part qu’a eue le Sauveur Jésus, Fils de Dieu ». Répondez : « Nous nous glorifions d’être crucifiés et de
continuer la Passion de notre Jésus ». Répondez par les paroles de la Sagesse :
« La mort et la douleur
sont entrées dans le monde par l’envie du démon, mais Dieu n’est pas l’auteur de la mort et de la douleur et Il ne jouit pas de la douleur des vivants. Toutes les choses qui viennent de Lui sont
Vie et toutes sont salutaires ». Répondez : « A présent, nous semblons persécutés et vaincus mais au jour de Dieu, les sorts sont changés : nous justes, persécutés sur la
Terre, nous serons glorieux devant ceux qui nous ont tourmentés et méprisés ». Pourtant dites-leur aussi : « Venez à nous ! Venez à la Vie et à la Paix. Notre Seigneur ne veut
pas votre ruine mais votre salut. C’est pour cela qu’Il a donné son Fils Bien Aimé afin que vous soyez tous sauvés ».
Et réjouissez-vous de
participer à mes souffrances pour pouvoir être ensuite avec Moi dans la gloire. « Je serai votre récompense extrêmement grande » a promis le Seigneur en Abraham à tous ses serviteurs
fidèles. Vous savez comment se conquiert le Royaume des cieux : par la force et on y arrive à travers de nombreuses tribulations. Mais celui qui persévère comme Moi j’ai persévéré, sera où
je suis. Je vous ai dis quel est le chemin et la porte qui conduisent au Royaume des Cieux, et Moi le premier j’ai marché par ce chemin et suis retourné au Père par cette porte. S’il y avait une
autre voie, je vous l’aurais indiquée car j’ai pitié de votre faiblesse d’hommes. Mais il n’y en a pas d’autre…En vous l’indiquant comme unique chemin et unique porte, je vous dis aussi, je vous
répète quel est le remède qui donne la force pour parcourir ce chemin et entrer par cette porte : c’est l’amour. Toujours l’amour. Tout devient possible quand nous avons en nous l’amour. Et
tout l’amour vous sera donné par l’Amour qui vous aime, si vous demandez en mon Nom assez d’amour pour devenir des athlètes de sainteté.
Maintenant, donnons-nous le
baiser d’adieu, ô mes amis bien-aimés ».
Il se lève pour les embrasser.
Tous l’imitent. Mais alors que Jésus a un sourire paisible, d’une beauté vraiment divine, eux pleurent, tous troublés, et Jean, s’abandonnant sur la poitrine de Jésus, secoué par tous les
sanglots qui lui rompent la poitrine tant ils sont déchirants, demande au nom de tous, voyant le désir de tous : « Donne-nous au moins ton Pain pour qu’il nous fortifie à cette
heure ! ».
« Qu’il en soit
ainsi ! » lui répond Jésus. Et prenant un pain, il le partage en morceaux après l’avoir offert et béni, en répétant les paroles rituelles. Et il fait la même chose avec le vin, en
répétant ensuite : « Faites ceci en mémoire de Moi », ajoutant « qui vous ai laissé ce gage de mon amour pour être encore et toujours avec vous jusqu’à ce que vous soyez avec
Moi dans le Ciel ». Il les bénit et dit : « Et Maintenant allons ».
Isl sortent de la pièce, de la
maison…
Jésus appelle près de Lui les
bergers, Lare, Joseph, Nicodème, Manaen, Maximin et les autres des soixante-douze disciples. Mais Il garde surtout près de lui les bergers pour leur dire : « Ici. Vous près du Seigneur
qui était venu du Ciel, penchés sur son anéantissement, vous près du Seigneur qui retourne au Ciel, avec vos esprits qui jouissent de sa glorification. Vous avez mérité cette place car vous avez
su croire malgré les circonstances défavorables et vous avez su souffrir pour votre foi. Je vous remercie tous de votre amour fidèle. Je vous remercie tous. Toi, Lazare, mon ami. Toi, Joseph, et
toi, Nicodème, pleins de pitié pour le Christ quand cela pouvait être un grand danger. Toi, Manaen, qui a su mépriser les faveurs sordides d’un être immonde pour marcher dans mon chemin. Toi,
Etienne, fleur couronnée de justice qui as quitté l’imparfait pour le parfait et qui seras couronné d’un diadème que tu ne connais pas encore mais que t’annonceront les Anges. Toi, Jean, pour un
bref laps de temps frère au sein très pur et venu à la Lumière plus qu’à la vue. Toi, Nicolaï, qui, prosélyte, as su me consoler de la douleur des fils de cette nation. Et vous, disciples bonnes
et courageuses, dans votre douceur, plus que Judith. Et toi, Margziam, mon enfant, et qui dorénavant prends le nom de Martial, en souvenir du petit romain tué sur le chemin et déposé à la grille
de Lazare avec un cartel de défi : « Et maintenant, dis au Galiléen qu’il te ressuscite, s’il est le Christ et s’il est ressuscité », le dernier des innocents qui en Palestine ont
perdu la vie pour me servir bien qu’inconsciemment, et prémices des innocents de toute nation qui, venus au Christ, seront pour cela hais et éteints prématurément, comme des boutons de fleurs
arrachés à leur tige avant qu’ils n’éclosent. Et ce nom, ô Martial, t’indique ton futur destin : sois apôtre en des terres barbares et conquiers-les à ton Seigneur, comme mon amour a conquis
le jeune romain pour le Ciel. Tous, tous bénis par Moi dans cet adieu, pour demander au Père la récompense de ceux qui ont consolé le douloureux chemin du Fils de l’Homme. Bénie l’Humanité dans
sa partie choisie qui existe chez les juifs comme chez les gentils, et qui s’est montrée dans l’amour qu’elle a eu pour Moi. Bénie la Terre avec ses plantes et ses fleurs, ses fruits qui tant de
fois m’ont réjoui et m’ont restauré. Bénie la Terre avec ses eaux et ses tiédeurs, à cause des oiseaux et des animaux qui bien des fois ont surpassé l’homme pour réconforter le Fils de l’Homme.
Bénis sois-tu soleil et toi, mer, et vous, monts, collines, plaines. Soyez bénies, vous, étoiles, qui avez été pour Moi des compagnes dans la prière nocturne et dans la douleur. Et toi, lune, qui
m’as éclairé pour me diriger dans mon pèlerinage d’évangélisateur. Soyez toutes bénies, vous, créatures, œuvres de mon Père, mes compagnes en cette heure mortelle, amies pour Celui qui avait
quitté le Ciel pour enlever à l’Humanité affligée les tribulations de la Faute qui sépare de Dieu. Et bénis, vous aussi, instruments innocents de ma torture : épines, métaux, bois, cordages
tordus, parce que vous m’avez aidé à accomplir la volonté de mon Père ! »
Quelle voix de tonnerre a
Jésus ! Elle se répand dans l’air chaud et tranquille comme le son d’un bronze qu’on a frappé, elle se propage en ondes sur la mer des visages qui le regardent de tous
côtés.
Je dis que ce sont des
centaines de personnes qui entourent Jésus qui monte, avec les plus aimés, vers le sommet de l’Oliveraie. Mais Jésus, arrivé près du camp des Galiléens où il n’y a plus de tentes à cette époque
entre les deux fêtes, ordonne aux disciples : « Faites arrêter les gens où ils se trouvent, et puis suivez-moi ».
Il monte encore jusqu’au sommet
le plus haut de la montagne, celle qui est déjà plus proche de Béthanie, qu’elle domine d’en haut, que de Jérusalem. Serrés autour de Lui, sa Mère, les apôtres, Lazare, les bergers et Margziam.
Plus loin, en demi-cercle pour tenir en arrière la foule des fidèles, les autres disciples.
Jésus est debout sur une large
pierre qui dépasse un peu, toute blanche au milieu de l’herbe verte d’une clairière. Le soleil l’investit rendant son vêtement blanc comme la neige et faisant briller comme de l’or ses cheveux.
Ses yeux brillent d’une lumière divine. IL ouvre les bras en un geste d’embrassement. Il paraît vouloir serrer sur son sein toutes les multitudes de la Terre que son esprit voit représentées dans
cette foule. Son inoubliable, son inimitable voix donne le dernier ordre : « Allez ! Allez en mon Nom pour évangéliser les gens jusqu’aux extrémités de la Terre. Que Dieu soit avec
vous. Que son Amour vous réconforte, que sa Lumière vous guide, que sa Paix demeure en vous jusqu’à la vie éternelle ».
Il se transfigure en beauté.
Beau ! Beau comme sur le Thabor et davantage. Tous tombent à genoux pour l’adorer. Lui, pendant que déjà il se soulève de la pierre sur laquelle il est posé, cherche encore une fois le
visage de sa Mère, et son sourire atteint une puissance que personne ne pourra jamais rendre…C’est son dernier adieu à sa Mère. Il monte, monte…Le soleil, encore plus libre de le baiser,
maintenant que nul feuillage même léger ne vient intercepter ses rayons, frappe de son éclat le Dieu-Homme qui monte avec son Corps Très Saint au Ciel et dévoilent ses Plaies glorieuses qui
resplendissent comme de vivants rubis. Le reste est un sourire de lumière nacrée. C’est vraiment la Lumière qui se manifeste pour ce qu’elle est, en ce dernier instant comme dans la nuit natale.
La Création étincelle de la lumière du Christ qui s’élève. Lumière qui dépasse celle du soleil. Lumière surhumaine et bienheureuse. Lumière qui descend du Ciel à la rencontre de la Lumière qui
monte…Et Jésus Christ, le Verbe de Dieu, disparaît à la vue des hommes dans un océan de splendeurs…
Sur terre, deux bruits
seulement dans le silence profond de la foule extasiée : le cri de Marie quand il disparaît : « Jésus ! » et la plainte d’Isaac. Un religieux étonnement a rendu les
autres muets et ils restent là, jusqu’à ce que deux lumières angéliques d’une extraordinaire candeur apparaissent sous une forme humaine, pour dire les paroles rapportées dans le premier chapitre
des Actes des Apôtres.
(Tiré des Cahiers, 14 décembre 1943)
Marie
dit :
(Il y a des générosités
particulières dont le parfum est émané uniquement par les âmes qui sont unes avec mon Seigneur et dont le parfum est apprécié uniquement de Dieu ou par qui vit déjà dans le Royaume de
Dieu.
C’est une générosité de savoir
renoncer à la liberté et se fermer dans un couvent s’interdisant ces joies humaines que Dieu a permis et son Fils a béni parce qu’elles entrent dans le champ des desseins créateurs et perpétuent,
à travers les créatures, l’œuvre du Créateur.
Source éternelle de nouveaux
esprits, le Père crée dans le Ciel les âmes. Graines destinées à monter en graine, elles se revêtent d’une chair et, devenus male et femelle, en union de deux chairs en une, créent sur la terre
de nouveaux vêtements pour les âmes nouvelles destinées à descendre sur la terre et la peupler de créatures de Dieu.
Il n’y a pas de joie plus
grande, après celle d’aimer le Seigneur, que d’être mère d’une créature propre et dire : « Je t’ai formé, je t’ai nourri et porté, je t’ai donné mon sang et mon lait, ta chair est la
mienne et ma pensée est la tienne parce que tu es la pensée et le but de ta mère ».
Il y a une maternité plus haute
mais celle-là n’est plus humaine et elle est déjà comprise dans la grande, insupérable, première joie entre toutes, d’aimer le Seigneur, parce que c’est l’amour total à notre Seigneur très saint
qui nous fait aimer les créatures au point de devenir mères pour elles, prêtes à leur donner la vie par notre souffrance et pour donner une augmentation de gloire à l’Eternel en augmentant les
citoyens de son Royaume.
C’est générosité que de
s’offrir victimes pour le monde. C’est une grande générosité parce qu’elle vous fait semblable à mon Jésus, Victime innocente, sainte, dévorée par l’amour. Mais il y a une générosité encore plus
grande : la générosité héroïque dans son héroïsme général.
Dieu, grand d’une manière
inconcevable pour vous, compense avec des fleuves de délices les âmes généreuses. Il se communique à elles par des contacts spirituels. Il donne lumières qui sont paroles et paroles qui sont
lumières. Il donne des vitalités qui sont repos et repos sur son Cœur qui est vitalité. Il se fait soutien de l’âme généreuse et s’unit à elle quand il voit que la générosité de la créature a été
si violente à ne pas mesurer ses forces, de manière que la créature fléchit, comme mon Fils, sous un poids exorbitant auquel elle ne se refuse pas mais seulement demande qu’il soit soulevé un
moment pour pouvoir se relever et s’avancer, jusqu’au sommet parce que c’est dans le sacrifice total qu’elle sait qu’elle atteint la joie.
Eh bien, il y a l’héroïsme dans
le sacrifice quand une créature pousse son amour à être généreuse renonçant même à ce réconfort d’avoir l’aide et la présence sensible de Dieu.
Marie, je l’ai expérimenté. Je
sais. Je peux être ta maîtresse dans cette science du sacrifice. Parce que celle-ci n’est plus simple instruction, elle est Science. Qui atteint ce point n’est pas écolier : il est maître
dans celle qui est la plus difficile des sciences : savoir renoncer non seulement à la liberté, à la santé, à la maternité, à l’amour humain, mais savoir renoncer au réconfort de Dieu qui
rend supportables toutes les renonciations, non seulement : les rend douces et désirées. Alors on boit l’amer que but mon Fils et on connaît la solitude qui entoura mon cœur du matin de
l’Ascension à mon Assomption. C’est la perfection de la souffrance. Cependant, Marie, j’étais, dans ma souffrance, heureuse. Il n’y avait pas d’égoïsme en moi, mais seulement charité
enflammée.
Comme j’avais su, par degrés
ascendants, accomplir toutes les offrandes et les séparations, tenant toujours présent à mon esprit que l’offrande et la séparation qui le perçaient accomplissaient la volonté et augmentaient la
gloire de Dieu, mon Seigneur, et puis me détacher de mon Fils pour sa préparation à la mission, pour sa prédication, pour son arrestation, pour sa mort, pour sa sépulture, toutes choses dont je
savais la courte durée, ainsi je sus sourire et le bénir, sans tenir compte des larmes de cœur, dans la première aube du quarantième jour de sa vie glorieuse, quand, sans témoins comme au matin
de la Résurrection, il vint m’embrasser avant de monter au Ciel.
Moi, Mère, je perdais mon Fils
avec sa présence qui me donnait une joie ineffable. Mais moi, sa première croyante, je savais que pour Lui avait fin la pause dans le monde ennemi qui, s’il ne pouvait plus lui faire du mal,
parce que les embûches de l’homme ne pouvaient plus l’atteindre, toutefois in ne cessait pas de lui être hostile.
Que les Cieux s’ouvrent pour
accueillir dans la gloire le Fils qui revenait au Père après la douleur. Que l’Amour Trinitaire se réunisse sans besoin de séparations. Que la lumière et le souffle me manquent parce que le monde
n’était plus habité par mon Jésus et dans l’air, il n’y avait plus son souffle pour le sanctifier. Mais qu’après avoir été « Fils de l’Homme », il revienne « Fils de Dieu »
revêtu de sa gloire divine pour l’éternité. Ce fut mon dernier « Fiat ! », et il ne fut pas moins subit et généreux que celui de Nazareth.
Toujours « fiat » à
la volonté de Dieu. Soit qu’Il vienne à nous pour devenir part de nous, soit qu’Il s’en détache pour monter nous préparer notre demeure dans son Royaume. L’entourer d’amour quand Il est avec
nous, vivre d’amour contemplant le Royaume où Il est, pour Lui rappeler que sa servante l’aime et attend son sourire d’invitation pour mourir dans un élan de joie qui est commencement lumineux à
l’éclatant, éternel jour du Paradis. Après l’avoir accueilli, servi, écouté quand Il est avec nous, vivre sans diminuer d’un degré d’amour parce qu’Il ne nous est plus visiblement
présent.
Offrir ce renoncement pour sa
gloire et pour nos frères. Afin que notre solitude se change pour eux en compagnie divine, et le silence, qui est maintenant notre langueur, se change en parole pour tant d’hommes qui ont besoin
d’être évangélisés par le Verbe.
Nous avons les souvenirs,
Marie. D’autres n’ont rien. Nous avons la certitude qu’Il travaille pour nous préparer la maison. D’autres regardent le temps comme un fleuve dont l’embouchure est le rien. Je dis
« nous » parce que je te joins à mes pensées d’alors. Donnons, donne, et avec toi les généreux qui veulent atteindre les sommets de la
générosité, aussi ce renoncement, si elle te sera demandée, pour que ton trésor soit trésor de beaucoup d’autres et les indigents de l’esprit soient revêtus de cette Lumière, les analphabètes de
l’esprit de cette Science qui, une fois infusées, ne cessent plus d’être vives et actives, et que la Bonté a donné à ses bien-aimés pour en faire ses élus ».