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11 novembre 2012 7 11 /11 /novembre /2012 10:55

501.JPGLES 15 PROMESSES DE LA TRES SAINTE VIERGE MARIE

AUX DEVOTS DU ROSAIRE :

Extrait des ouvrages du Bienheureux Alain de la Roche.

 

 

1.     La dévotion au Très Saint Rosaire est un grand signe de prédestination.

2.    Quiconque récitera pieusement le Rosaire et persévèrera dans cette dévotion verra ses prières exaucées.

3.    Ceux qui propageront mon Rosaire seront secourus par moi dans tous les maux.

4.    Persévère dans mon Rosaire et je subviendrai à tes besoins et à ceux de toutes les âmes qui me servent par cette pratique de piété.

5.    Celui qui récite pieusement le Rosaire, en méditant les mystères, se convertira s’il est pécheur.

6.    Ceux qui récitent mon Rosaire trouveront pendant leur vie et à leur mort, réconfort et lumière.

7.    Celui qui se recommande à moi par le Rosaire ne périra point.

8.    A ceux qui récitent mon Rosaire, je promets ma protection spéciale.

9.    Prêche le rosaire : c’est une arme très puissante contre l’enfer  et un bouclier impénétrable contre les traits de l’ennemi.

10.  Quiconque récitera dévotement le Rosaire croîtra en grâce s’il est juste et deviendra digne de la vie éternelle.

11.  Je promets des grâces de choix aux dévots de mon Rosaire.

12.  Je veux que ceux qui chantent mes louanges par le Rosaire aient lumière, liberté et plénitude de grâces.

13.  Les vrais dévots de mon Rosaire ne mourront pas sans sacrement et ne perdront pas la connaissance et la parole avant de s’être confessés.

14.  Je suis spécialement la Mère des enfants du Rosaire qui sont dans le purgatoire : tous les jours, j’en délivre plusieurs.

15.  Les vrais enfants de mon Rosaire jouiront d’une grande gloire dans le Ciel.

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15 juillet 2012 7 15 /07 /juillet /2012 09:58

174576 180067185351482 5813476 nLES 15 PROMESSES DE LA TRES SAINTE VIERGE MARIE

AUX DEVOTS DU ROSAIRE :

Extrait des ouvrages du Bienheureux Alain de la Roche.

 

 

1.     La dévotion au Très Saint Rosaire est un grand signe de prédestination.

2.    Quiconque récitera pieusement le Rosaire et persévèrera dans cette dévotion verra ses prières exaucées.

3.    Ceux qui propageront mon Rosaire seront secourus par moi dans tous les maux.

4.    Persévère dans mon Rosaire et je subviendrai à tes besoins et à ceux de toutes les âmes qui me servent par cette pratique de piété.

5.    Celui qui récite pieusement le Rosaire, en méditant les mystères, se convertira s’il est pécheur.

6.    Ceux qui récitent mon Rosaire trouveront pendant leur vie et à leur mort, réconfort et lumière.

7.    Celui qui se recommande à moi par le Rosaire ne périra point.

8.    A ceux qui récitent mon Rosaire, je promets ma protection spéciale.

9.    Prêche le rosaire : c’est une arme très puissante contre l’enfer  et un bouclier impénétrable contre les traits de l’ennemi.

10.  Quiconque récitera dévotement le Rosaire croîtra en grâce s’il est juste et deviendra digne de la vie éternelle.

11.  Je promets des grâces de choix aux dévots de mon Rosaire.

12.  Je veux que ceux qui chantent mes louanges par le Rosaire aient lumière, liberté et plénitude de grâces.

13.  Les vrais dévots de mon Rosaire ne mourront pas sans sacrement et ne perdront pas la connaissance et la parole avant de s’être confessés.

14.  Je suis spécialement la Mère des enfants du Rosaire qui sont dans le purgatoire : tous les jours, j’en délivre plusieurs.

15.  Les vrais enfants de mon Rosaire jouiront d’une grande gloire dans le Ciel.

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19 avril 2012 4 19 /04 /avril /2012 17:41

174576 180067185351482 5813476 nLES 15 PROMESSES DE LA TRES SAINTE VIERGE MARIE

AUX DEVOTS DU ROSAIRE :

Extrait des ouvrages du Bienheureux Alain de la Roche.

 

 

1.     La dévotion au Très Saint Rosaire est un grand signe de prédestination.

2.    Quiconque récitera pieusement le Rosaire et persévèrera dans cette dévotion verra ses prières exaucées.

3.    Ceux qui propageront mon Rosaire seront secourus par moi dans tous les maux.

4.    Persévère dans mon Rosaire et je subviendrai à tes besoins et à ceux de toutes les âmes qui me servent par cette pratique de piété.

5.    Celui qui récite pieusement le Rosaire, en méditant les mystères, se convertira s’il est pécheur.

6.    Ceux qui récitent mon Rosaire trouveront pendant leur vie et à leur mort, réconfort et lumière.

7.    Celui qui se recommande à moi par le Rosaire ne périra point.

8.    A ceux qui récitent mon Rosaire, je promets ma protection spéciale.

9.    Prêche le rosaire : c’est une arme très puissante contre l’enfer  et un bouclier impénétrable contre les traits de l’ennemi.

10.  Quiconque récitera dévotement le Rosaire croîtra en grâce s’il est juste et deviendra digne de la vie éternelle.

11.  Je promets des grâces de choix aux dévots de mon Rosaire.

12.  Je veux que ceux qui chantent mes louanges par le Rosaire aient lumière, liberté et plénitude de grâces.

13.  Les vrais dévots de mon Rosaire ne mourront pas sans sacrement et ne perdront pas la connaissance et la parole avant de s’être confessés.

14.  Je suis spécialement la Mère des enfants du Rosaire qui sont dans le purgatoire : tous les jours, j’en délivre plusieurs.

15.  Les vrais enfants de mon Rosaire jouiront d’une grande gloire dans le Ciel.

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1 avril 2012 7 01 /04 /avril /2012 22:54

174576 180067185351482 5813476 nLES 15 PROMESSES DE LA TRES SAINTE VIERGE MARIE

AUX DEVOTS DU ROSAIRE :

Extrait des ouvrages du Bienheureux Alain de la Roche.

 

 

1.     La dévotion au Très Saint Rosaire est un grand signe de prédestination.

2.    Quiconque récitera pieusement le Rosaire et persévèrera dans cette dévotion verra ses prières exaucées.

3.    Ceux qui propageront mon Rosaire seront secourus par moi dans tous les maux.

4.    Persévère dans mon Rosaire et je subviendrai à tes besoins et à ceux de toutes les âmes qui me servent par cette pratique de piété.

5.    Celui qui récite pieusement le Rosaire, en méditant les mystères, se convertira s’il est pécheur.

6.    Ceux qui récitent mon Rosaire trouveront pendant leur vie et à leur mort, réconfort et lumière.

7.    Celui qui se recommande à moi par le Rosaire ne périra point.

8.    A ceux qui récitent mon Rosaire, je promets ma protection spéciale.

9.    Prêche le rosaire : c’est une arme très puissante contre l’enfer  et un bouclier impénétrable contre les traits de l’ennemi.

10.  Quiconque récitera dévotement le Rosaire croîtra en grâce s’il est juste et deviendra digne de la vie éternelle.

11.  Je promets des grâces de choix aux dévots de mon Rosaire.

12.  Je veux que ceux qui chantent mes louanges par le Rosaire aient lumière, liberté et plénitude de grâces.

13.  Les vrais dévots de mon Rosaire ne mourront pas sans sacrement et ne perdront pas la connaissance et la parole avant de s’être confessés.

14.  Je suis spécialement la Mère des enfants du Rosaire qui sont dans le purgatoire : tous les jours, j’en délivre plusieurs.

15.  Les vrais enfants de mon Rosaire jouiront d’une grande gloire dans le Ciel.

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1 avril 2012 7 01 /04 /avril /2012 22:36

174576 180067185351482 5813476 nLES PRIERES DU ROSAIRE :

 

LE SYMBOLE DES APOTRES :

Je crois en Dieu le Père Tout Puissant, Créateur du Ciel et de la terre et en Jésus Christ, son Fils unique, Notre Seigneur, qui a été conçu du Saint Esprit, est né de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers ; le troisième jour, est ressuscité des morts, est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père Tout Puissant, d’où il viendra juger les vivants et les morts. Je crois au Saint Esprit, à la Sainte Eglise Catholique, à la communion des Saints, à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair, à la vie éternelle. Amen.

LE NOTRE PERE (PATER) :

Notre Père, qui es aux cieux, que ton Nom soit sanctifié, que ton Règne vienne, que ta Volonté soit faite sur la terre comme au Ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour, pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés et ne nous laisse pas succomber à la tentation mais délivre nous du mal car c’est à toi qu’appartiennent le Règne, la Puissance et la Gloire. Amen.

JE VOUS SALUE, MARIE (AVE MARIA) :

Je vous salue, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. Amen.

GLOIRE AU PERE (GLORIA) :

Gloire soit au Père, au Fils et au Saint Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

SALUT O REINE (SALVE REGINA) :

Salut, ô Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre consolation, notre espoir, salut ! Enfants d’Eve, de cette terre d’exil, nous crions vers vous. Vers vous, nous soupirons, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes. O vous, notre Avocate, tournez vers nous vos regards compatissants et après cet exil, obtenez-nous de contempler Jésus, le fruit béni de vos entrailles. O clémente, ô miséricordieuse, ô douce Vierge Marie.

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1 avril 2012 7 01 /04 /avril /2012 22:12

Copie de Numériser0001Le Saint Rosaire est la contemplation des différents moments de la vie de Jésus et de sa Très Sainte Mère, la Vierge Marie. Pour faire plaisir à notre Maman du Ciel, rien de tel que la récitation et méditation du Rosaire qui est pour Elle autant de roses que nous lui offrons, non plus avec l’argent mais avec le cœur.

POUR RECITER LE ROSAIRE :

·         Faire le signe de la croix

·         Réciter le « SYMBOLE DES APOTRES »

·         Réciter un « PATER »

·         Réciter trois « AVE MARIA »

·         Réciter un « GLORIA »

PUIS LIRE LE MYSTERE DU JOUR

APRES CHAQUE LECTURE D’UN TABLEAU DE LA VIE DE JESUS ET DE MARIE QUI COMPOSE CE MYSTERE :

·         Réciter sur les GROS GRAINS  un « PATER »

·         Réciter  sur les PETITS GRAINS  dix « AVE MARIA »

·         Terminer par un « GLORIA »

·         et réciter les prières qui suivent :

« O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer, conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde ».

« O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous ».

·         après récitation des 5 tableaux du mystère, terminer en récitant un « SALVE REGINA ».

LES 4 MYSTERES DU ROSAIRE :

·         LES MYSTERES JOYEUX (à réciter le lundi et le samedi)

·         LES MYSTERES LUMINEUX (à réciter le jeudi)

·         LES MYSTERES DOULOUREUX (à réciter le mardi et le vendredi)

·         LES MYSTERES GLORIEUX (à réciter le mercredi et le dimanche)

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24 mars 2012 6 24 /03 /mars /2012 21:19

Del CieloLE COURONNEMENT DE MARIE

(Tiré du 10ème Volume de

« L’Evangile tel qu’il m’a été révélé)

 

Marie dit :

« Mon humilité ne pouvait me permettre de penser qu’il m’était réservé tant de gloire au Ciel. Il y avait dans ma pensée la quasi certitude que ma chair humaine, sanctifiée pour avoir porté Dieu, n’aurait pas connu la corruption, puisque Dieu est Vie et quand Il sature et emplit de Lui-même une créature, son action est comme les aromates qui préservent de la corruption de la mort.

Moi, non seulement j’étais restée Immaculée, non seulement j’avais été unie à Dieu par un chaste et fécond embrassement, mais je m’étais saturée, jusque dans mes plus secrètes profondeurs, des émanations de la Divinité cachée dans mon sein et occupée à se voiler de chair mortelle. Mais que la bonté de l’Eternel aurait réservé à sa servante la joie de nouveau sentir sur mes membres le contact de la main de mon Fils, son embrassement, son baiser et d’entendre de nouveau sa voix de mes oreilles, de voir de mes yeux son visage, je ne pensais pas que cela me serait accordé et je ne le désirais pas. Il m’aurait suffi que ces béatitudes soient accordées à mon esprit et de cela aurait déjà été empli de félicité mon moi.

Mais, c’est pour témoigner de sa première pensée créatrice en ce qui concerne l’homme destiné par Lui, Créateur, à vivre en passant sans mourir du Paradis terrestre au céleste, dans le Royaume Eternel, que Dieu m’a voulue, moi, Immaculée, au Ciel en âme et en corps sitôt finie ma vie terrestre.

Moi, je suis le témoignage de ce que Dieu avait pensé et voulu pour l’homme : une vie innocente et ignorant les fautes, un tranquille passage de cette vie à la Vie éternelle. Comme quelqu’un qui franchit le seuil d’une maison pour entrer dans un palais, l’homme, avec son être complet, fait d’un corps matériel et d’une âme spirituelle, serait passé de la terre au Ciel, en augmentant la perfection de son moi que lui a donnée Dieu, de la perfection complète à la fois de la chair et de l’esprit qui était, dans la pensée Divine, destinée à toute créature qui serait restée fidèle à Dieu et à la Grâce. Cette perfection, l’homme l’aurait atteinte dans la pleine lumière qui existe aux Cieux et les remplit, venant de Dieu, Soleil éternel qui les illumine.

Devant les Patriarches, les Prophètes et les Saints, devant les Anges et les Martyrs, Dieu m’a mise, assumée en corps et en âme à la gloire des Cieux, et Il a dit :

« Voici l’œuvre parfaite du Créateur. Voici ce que J’ai crée à ma plus véritable image et ressemblance entre tous les fils de l’homme, fruit d’un chef-d’œuvre de création divine, merveille de l’univers qui voit renfermé en un seul être le divin dans son esprit éternel comme Dieu et comme Lui spirituel, intelligent, libre et Saint, et la créature matérielle dans la plus sainte et la plus innocente des chairs, devant laquelle tout autre vivant, dans les trois règnes de la création, est obligé de s’incliner. Voilà le témoignage de mon amour pour l’homme pour lequel J’ai voulu un organisme parfait et le sort bienheureux d’une vie éternelle dans mon Royaume. Voilà le témoignage de mon pardon pour l’homme auquel, par la volonté d’un Trine Amour, J’ai accordé de se réhabiliter et de se recréer à mes yeux. C’est la mystique pierre de touche, c’est l’anneau qui unit l’homme à Dieu, c’est Celle qui ramène les temps aux premiers jours et donne à mes yeux divins la joie de contempler une Eve telle que Je l’ai créée, et maintenant devenue encore plus belle et plus sainte parce qu’Elle est la Mère de mon Verbe et la Martyre du plus grand pardon. Pour son Cœur Immaculé qui n’a jamais connu aucune tache, même la plus légère, j’ouvre les trésors du Ciel, et pour sa tête qui n’a jamais connu l’orgueil, Je fais de ma splendeur un diadème et Je la couronne puisqu’Elle est pour Moi la plus sainte, pour qu’elle soit votre Reine ».

Dans le Ciel, il n’y a pas de larmes. Mais au lieu des larmes de joie qu’auraient eu les esprits s’il leur avait été accordé de pleurer, liquide qui coule par suite d’une émotion, il y eut, après ces divines paroles, un rayonnement de lumières, un changement de splendeurs en de plus vives splendeurs, une ardeur de flammes de charité en un feu plus ardent, un son insurpassable et indescriptible d’harmonies célestes auxquelles s’unit la voix de mon Fils pour louer Dieu le Père et sa Servante éternellement bienheureuse ». 

 

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24 mars 2012 6 24 /03 /mars /2012 21:09

149506 135420846511497 100001307465946 185801 2110638 nL’ASSOMPTION DE MARIE AU CIEL

(Tiré du 10ème Volume de

« L’Evangile tel qu’il m’a été révélé)

 

 

Combien de jours sont-ils passés ? Il est difficile de l’établir sûrement. Si on en juge par les fleurs qui font une couronne autour du corps inanimé, on devrait dire qu’il est passé quelques heures. Mais si on juge d’après le feuillage d’olivier sur lequel sont posées les fleurs fraîches, et dont les feuilles sont déjà fanées, et d’après les autres fleurs flétries, mises comme autant de reliques sur le couvercle du coffre, on doit conclure qu’il est passé déjà des journées.

Mais le corps de Marie est tel qu’il était quand elle venait d’expirer. Il n’y a aucun signe de mort sur son visage, sur ses petites mains. Il n’y a dans la pièce aucune odeur désagréable. Au contraire, il y flotte un parfum indéfinissable qui rappelle l’encens, les lis, les roses, le muguet, les plantes de montagne, mélangés.

Jean, qui sait depuis combien de jours il veille, s’est endormi, vaincu par la lassitude. Il est toujours assis sur le tabouret, le dos appuyé au mur, près de la porte ouverte qui donne sur la terrasse. La lumière de la lanterne, posée sur le sol, l’éclaire par en dessous et permet de voir son visage, fatigué, très pâle, sauf autour des yeux rougis par les pleurs.

L’aube doit maintenant être commencée car sa faible clarté permet de voir la terrasse et les oliviers qui entourent la maison. Cette clarté se fait toujours plus forte et, pénétrant par la porte, elle rend plus distincts les objets même de la chambre, ceux qui, étant éloignés de la lampe, pouvaient à peine être entrevus.

Tout d’un coup, une grande lumière remplit la pièce, une lumière argentée, nuancée d’azur, presque phosphorique, et qui croît de plus en plus, qui fait disparaître celle de l’aube et de la lampe. C’est une lumière pareille à celle qui inonda la Grotte de Bethléem au moment de la Nativité Divine. Puis, dans cette lumière paradisiaque, deviennent visibles des créatures angéliques, lumière encore plus splendide dans la lumière déjà si puissante apparue d’abord. Comme il était déjà arrivé quand les anges apparurent aux bergers, une danse d’étincelles de toutes couleurs se dégage de leurs ailes doucement mises en mouvement, d’où il vient une sorte de murmure harmonieux, arpégé, très doux.

Les créatures angéliques forment une couronne autour du petit lit, se penchent sur lui, soulèvent le corps immobile et, en agitant plus fortement leurs ailes, ce qui augmente le son qui existait d’abord, par un vide qui s’est par prodige ouvert dans le toit, comme par prodige s’était ouvert le Tombeau de Jésus, elles s’en vont, emportant avec eux le corps de leur Reine, son Corps très Saint, c’est vrai mais pas encore glorifié et encore soumis aux lois de la matière, soumission à laquelle n’était plus soumis le Christ parce qu’il était déjà glorifié quand il ressuscita. Le son produit par les ailes angéliques est maintenant puissant comme celui d’un orgue.

Jean, qui tout en restant endormi s’était déjà remué deux ou trois fois sur son tabouret, comme s’il était troublé par la grande lumière et par le son des voix angéliques, est complètement réveillé par ce son puissant et par un fort courant d’air qui, descendant par le toit découvert et sortant par la pote ouverte, forme une sorte de tourbillon qui agite les couvertures du lit désormais vide et les vêtements de Jean, et qui éteint la lampe et ferme violemment la porte ouverte.

L’apôtre regarde autour de lui, encore à moitié endormi, pour se rendre compte de ce qui arrive. Il s’aperçoit que le lit est vide et que le toit est découvert. Il se rend compte qu’il est arrivé un prodige. Il court dehors sur la terrasse et, comme par un instinct spirituel ou un appel céleste, il lève la tête, en protégeant ses yeux avec sa main pour regarder, sans avoir la vue gênée par le soleil qui se lève.

Et il voit. Il voit le corps de Marie, encore privé de vie et qui est en tout pareil à celui d’une personne qui dort, qui monte de plus en plus haut, soutenu par une troupe angélique. Comme pour un dernier adieu, un pan du manteau et du voile s’agitent, peut-être par l’action du vent produit par l’assomption rapide et le mouvement des ailes angéliques. Des fleurs, celles que Jean avait disposées et renouvelées autour du corps de Marie,  et certainement restées dans les plis des vêtements, pleuvent sur la terrasse et sur le domaine de Gethsémani, pendant que l’hosanna puissant de la troupe angélique se fait toujours plus lointain et donc plus léger.

Jean continue à fixer ce corps qui monte vers le Ciel et, certainement par un prodige qui lui est accordé par Dieu, pour le consoler et le récompenser de son amour pour sa Mère adoptive, il voit distinctement que Marie, enveloppée maintenant par les rayons du soleil qui s’est levé, sort de l’extase qui a séparé son âme de son corps, redevient vivante, se dresse debout, car maintenant elle aussi jouit des dons propres aux corps déjà glorifiés.

Jean regarde, regarde. Le miracle que Dieu lui accorde lui donne de pouvoir, contre toutes les lois naturelles, voir Marie qui maintenant qu’elle monte rapidement vers le Ciel est entourée sans qu’on l’aide à monter, par les anges qui chantent des hosannas. Jean est ravi par cette vision de beauté qu’aucune plume d’homme, qu’aucune parole humaine, qu’aucune œuvre d’artiste ne pourra jamais décrire ou reproduire car c’est d’une beauté indescriptible.

Jean, en restant toujours appuyé au muret de la terrasse, continue de fixer cette splendide et resplendissante forme de Dieu, car réellement on peut parler ainsi de Marie, formée d’une manière unique par Dieu, qui l’a voulue Immaculée, pour qu’elle fût une forme pour le Verbe Incarné, qui monte toujours plus haut. Et c’est un dernier et suprême prodige que Dieu-Amour accorde à celui qui est son parfait aimant : celui de voir la rencontre de la Mère Très Sainte avec son Fils Très Saint qui, Lui aussi splendide et resplendissant, beau d’une beauté indescriptible, descend rapidement du Ciel, rejoint sa Mère et la serre sr son cœur et ensemble, plus brillants que deux astres, s’en vont là d’où Lui est venu.

La vision de Jean est finie. Il baisse la tête. Sur son visage fatigué, on peut voir à la fois la douleur de la perte de Marie et la joie de son glorieux sort. Mais désormais la joie dépasse la douleur.

Il dit : « Merci mon Dieu ! Merci ! J’avais pressenti que cela serait arrivé. Et je voulais pour ne perdre aucun détail de son Assomption. Mais cela faisait trois jours que je ne dormais pas ! Le sommeil, la lassitude, joints à la peine, m’ont abattu et vaincu justement quand l’Assomption était imminente…Mais peut-être c’est Toi qui l’as voulu, ô mon Dieu, pour ne pas troubler ce moment et pour que je n’en souffre pas trop…Oui, certainement c’est Toi qui l’as voulu, comme maintenant Tu voulais que je vois ce que sans un miracle, je n’aurais pu voir. Tu m’as accordé de la voir encore, bien que déjà si loin, déjà glorifiée et glorieuse, comme si elle avait été tout près. Et de revoir Jésus ! Oh ! vision bienheureuse, inespérée, inespérable ! Oh ! Don des dons de Jésus-Dieu à son Jean ! Grâce suprême ! Revoir mon Maître et Seigneur ! Le voir Lui près de sa Mère ! Lui semblable au soleil et elle à la lune, tous les deux d’une splendeur inouïe, à la fois parce que glorieux et pour leur bonheur d’être réunis pour toujours ! Que sera le Paradis maintenant que vous y resplendissez, Vous, astres majeurs de Jérusalem céleste ? Quelle est la joie des chœurs angéliques et des saints ? Elle est telle la joie que m’a donnée la vision de la Mère avec le Fils, une chose qui fait disparaître toute sa peine, toute leur peine, même, que la mienne aussi disparaît, et en moi la paix la remplace. Des trois miracles que j’avais demandés à Dieu, deux se sont accomplis. J’ai vu la vie revenir en Marie, et je sens que la paix est revenue en moi. Toute mon angoisse cesse je vous ai vus réunis dans la gloire. Merci pour cela, ô Dieu. Et merci pour m’avoir donné manière, même pour une créature très sainte, mais toujours humaine, de voir quel est le sort des saints, quelle sera après le jugement dernier, et la résurrection de la chair et leur réunion, leur fusion avec l’esprit, monté au Ciel à l’heure de la mort. Je n’avais pas besoin de voir pour croire, car j’ai toujours cru fermement à toutes les paroles du Maître. Mais beaucoup douteront qu’après des siècles et des millénaires, la chair, devenue poussière, puisse redevenir un corps vivant. A ceux-là, je pourrai dire, en le jurant sur les choses les plus élevées, que non seulement le Christ est redevenu vivant par sa propre puissance, mais que sa Mère aussi, trois jours après sa mort, si on peut appeler mort une telle mort, a repris vie et avec sa chair réunie à son corps elle a pris son éternelle demeure au Ciel à côté de son Fils. Je pourrai dire : « Croyez, vous tous chrétiens, à la résurrection de la chair à la fin des siècles, et à la vie éternelle des âmes et des corps, vie bienheureuse pour les saints, horrible pour les coupables impénitents. Croyez et vivez en saints, comme ont vécu en saints Jésus et Marie, pour avoir le même sort. J’ai vu leurs corps monter au Ciel. Je puis vous en rendre témoignage. Vivez en justes pour pouvoir un jour être dans le nouveau monde éternel, en âme et en corps, près de Jésus-Soleil et près de Mari, Etoile de toutes les Etoiles ». Merci encore, ô Dieu ! Et maintenant, recueillons ce qui reste d’Elle. Les fleurs tombées de ses vêtements, les feuillages des oliviers restés sur le lit et conservons-les. Tout servira…Oui, tout servira pour aider et consoler mes frères que j’ai en vain attendus. Tôt ou tard, je les retrouverai… ».

Il ramasse aussi les pétales des fleurs qui se sont effeuillées en tombant, et rentre dans la pièce en les gardant dans un pli de son vêtement. Il remarque alors avec plus d’attention l’ouverture du toit et s’écrie : « Un autre prodige ! Et une autre admirable proportion dans les prodiges de la vie de Jésus et de Marie ! Lui, Dieu, est ressuscité par Lui-même, et par sa seule volonté, il a renversé la pierre du Tombeau, et par sa puissance, il est monté au Ciel. Par Lui-même. Marie, toute Sainte, mais fille d’homme, c’est par l’aide des anges que lui fut ouvert le passage pour son Assomption au Ciel et c’est toujours avec l’aide des anges qu’elle est montée là-haut. Pour le Christ, l’esprit revint animer son Corps pendant qu’il était sur la terre car il devait en être ainsi pour faire taire ses ennemis et pour confirmer dans la foi tous ses fidèles. Pour Marie, son esprit est revenu quand son corps très saint était déjà sur le seuil du Paradis, parce que pour Elle, il ne fallait pas autre chose. Puissance parfaite de l’Infinie Sagesse de Dieu !... »

Jean ramasse maintenant dans un linge les fleurs et les feuillages restés sur le lit, y met ceux qu’il a ramassés dehors, et il les dépose tous sur le couvercle du coffre. Puis il l’ouvre et y place le coussinet de Marie, la couverture du lit. Il descend dans la cuisine, rassemble les autres objets dont elle se servait, le fuseau et la quenouille, sa vaisselle, et les met avec les autres choses.

Il ferme le coffre et s’assoit sur le tabouret en s’écriant : « Maintenant, tout est accompli aussi pour moi ! Maintenant, je puis m’en aller librement, là où l’Esprit de Dieu me conduira. Allez ! Semer la divine Parole que la Maître m’a donnée pour que je la donne aux hommes. Enseigner l’Amour. L’enseigner pour qu’ils croient dans l’Amour et sa puissance. Leur faire connaître ce qu’a fait le Dieu-Amour pour les hommes. Son Sacrifice et son Sacrement et Rite perpétuels, par lesquels, jusqu’à la fin des siècles, nous pourrons être unis à Jésus-Christ par l’Eucharistie et renouveler le Rite et le Sacrifice comme Lui a commandé de le faire. Tous dons de l’Amour Parfait ! Faire aimer l’Amour pour qu’ils croient en Lui, comme nous y avons cru et croyons. Semer l’Amour pour que soit abondante la moisson et la pêche pour le Seigneur. L’Amour obtient tout. Maire me l’a dit dans ses dernières paroles, à moi, qu’elle a justement défini, dans le Collège Apostolique, celui qui aime, l’aimant par excellence, l’opposé de l’Iscariote qui a été la haine, comme Pierre l’impétuosité, et André la douceur, les fils d’Alphée la sainteté et la sagesse unies à la noblesse des manières, et ainsi de suite. Moi, l’aimant, maintenant que je n’ai plus de Maître et sa Mère à aimer sur la terre, j’irai répandre l’Amour parmi les nations. L’Amour sera mon arme et ma doctrine. Et avec lui, je vaincrai le démon, le paganisme et je conquerrai beaucoup d’âmes. Je continuerai ainsi Jésus et Marie, qui ont été l’Amour parfait sur la terre ».

Marie dit :

« Ai-je été morte ? Oui, si on veut appeler mort la séparation d’avec le corps de la partie noble de l’esprit. Non, si par mort, on entend la séparation d’avec le corps de l’âme qui le vivifie, la corruption de la matière qui n’est plus vivifiée par l’âme, et d’abord le caractère lugubre du tombeau et, d’abord parmi toutes ces choses, la douleur de la mort.

Comment je suis morte ou plutôt comment je suis passée de la terre au Ciel, d’abord avec la partie immortelle puis avec celle qui est périssable ? Comme il était juste pour Celle qui n’a pas connu la tache de la faute.

Ce soir-là, on avait déjà commencé le repos de sabbat, je parlais avec Jean. De Jésus, de ses affaires. La soirée était pleine de paix. Le sabbat avait éteint tout bruit de travaux humains et l’heure éteignait  toute voix d’homme ou d’oiseau. Seuls autour de la maison, les oliviers bruissaient au vent du soir, et il semblait qu’un vol d’anges effleurait les murs de la maisonnette solitaire.

Nous parlions de Jésus, du Père, du Royaume des Cieux. Parler de la Charité et du Royaume de la Charité, c’est s’enflammer d’un feu vivant, consumer les liens de la matière afin de libérer l’esprit pour ses vols mystiques. Et si le feu est retenu dans les limites que Dieu met pour conserver les créatures sur la terre à son service, on peut vivre et brûler, en trouvant dans son ardeur  non pas un épuisement  mais un achèvement de vie. Mais quand Dieu enlève les limites  et laisse au Feu divin la liberté de pénétrer  et d’attirer à Lui l’esprit sans aucune mesure, alors l’esprit, à son tour en répondant sans mesure à l’Amour le pousse et l’invite. Et c’est la fin de l’exil et le retour à la Patrie.

Ce soir-là, à l’ardeur irrésistible, à la vitalité sans mesure de mon esprit, s’unit une douce langueur, un mystérieux sentiment d’éloignement de la matière, de ce qui l’entourait, comme si le corps s’endormait par lassitude alors que l’intellect, encore plus vivant dans son raisonnement, s’abîmait dans les divines splendeurs.

Jean, témoin affectueux et prudent de toute ma conduite depuis qu’il était devenu mon fils adoptif, selon la volonté de mon Unique, me persuada de me reposer sur mon lit et me veilla en priant. Le dernier son que j’entendis sur la terre ce fut le murmure des paroles de Jean, l’apôtre Vierge. Ce fut pour moi comme la berceuse d’une mère près d’un berceau. Elles accompagnèrent mon esprit dans la dernière extase, trop sublime pour être dite. Elles l’accompagnèrent jusqu’au Ciel.

Jean, unique témoin de ce suave mystère, m’arrangea seul, en m’enveloppant dans mon manteau blanc, sans changer le vêtement et le voile, sans me laver ni m’embaumer. L’esprit de Jean savait déjà que mon corps ne se serait pas corrompu et instruisit l’Apôtre de ce qu’il fallait faire. Et lui, chaste, affectueux, prudent à l’égard des mystères de Dieu et de ses compagnons éloignés, pensa qu’il fallait garder le secret et attendre les autres serviteurs de Dieu, pour qu’ils me voient encore et tirent de cette vue réconfort et aide pour les peines et les fatigues de leurs missions. Il attendit, comme s’il était sûr de leur venue.

Mais différent était le décret de Dieu, bon comme toujours pour le Préféré, juste comme toujours pour tous les croyants. Au premier Il alourdit ses paupières pour que le sommeil empêcha  le déchirement de se voir enlever aussi mon corps. Il a donné aux croyants une vérité de plus pour les porter à croire en la résurrection de la chair, à la récompense d’une vie éternelle et bienheureuse accordée aux justes, dans les vérités les plus puissantes et les plus douces du Nouveau Testament, mon Immaculée Conception, ma Divine Maternité Virginale, dans la Nature Divine et humaine de mon Fils, vrai Dieu et vrai Homme, né non par une volonté charnelle mais par des épousailles divines et une semence divine déposée dans mon sein, et enfin pour qu’ils croient qu’au Ciel se trouve mon Cœur de Mère des hommes, palpitant d’un amour anxieux pour tous, justes et pécheurs, désireux de vous avoir tous avec Lui, dans la Patrie bienheureuse, pour l’éternité.

Quand les anges m’enlevèrent de la maisonnette, mon esprit était-il déjà revenu en moi ? Non. Mon esprit ne devait plus redescendre sur la terre. Il était en adoration devant le Trône de Dieu. Mais quand la terre, l’exil, le temps et le lieu de la séparation d’avec mon Seigneur Un et Trin furent abandonnés pour toujours, mon esprit revint resplendir au centre de mon âme en tirant la chair de sa dormition. Il est donc juste de dire que je suis montée au Ciel en corps et en âme, non par mes propres moyens, comme il est arrivé pour Jésus, mais avec l’aide des anges. Je me suis réveillée de cette mystérieuse et mystique dormition, je me suis levée, j’ai volé enfin parce que ma chair avait obtenu la perfection des corps glorifiés. Et j’aimai. J’aimai mon Fils retrouvé et mon Seigneur Un et Trin, je l’aimai comme c’est le destin de tous les éternels vivants ».

Jésus dit :

« Quand fut venue sa dernière heure, comme un lis épuisé qui, après avoir exhalé tous ses parfums, se penche sous les étoiles et ferme son blanc calice, Marie, ma Mère, s’étendit sur son lit et ferma les yeux à tout ce qui l’entourait pour se recueillir dans une dernière et sereine contemplation de Dieu.

Penché sur son repos, l’ange de Marie attendait anxieusement que l’urgence de l’extase sépare de la chair cet esprit, au temps marqué par le décret de Dieu, et le sépare pour toujours de la terre pendant que déjà descendait des Cieux le doux et attrayant commandement de Dieu.

Penché, de son côté, sur ce mystérieux repos, Jean, ange de la terre, veillait aussi la Mère qui allait le quitter. Et quand il la vit éteinte, il la veilla encore pour qu’à l’abri des regards profanes et curieux, elle restât même au-delà de la mort l’Immaculée Epouse et Mère de Dieu qui dormait si belle et tranquille.

Une tradition dit que dans l’urne de Marie, rouverte par Thomas, on ne trouva que des fleurs. Pure légende. Aucun tombeau n’a englouti la dépouille de Marie car, au sens humain, il n’y a jamais eu de dépouille de Marie, car Marie n’est pas morte comme meurt quiconque a eu la vie.

Elle s’était seulement, par décret divin, séparée de l’esprit et avec lui, qui l’avait précédée, se réunit sa chair très sainte. Inversant les lois naturelles, selon lesquelles l’extase finit quand cesse le ravissement, c’est-à-dire quand l’esprit revient à l’état normal, ce fut le corps de Marie qui revint s’unir à l’esprit après le long arrêt sur le lit funèbre.

Tout est possible à Dieu. Je suis sorti du Tombeau sans d’autre aide que ma puissance. Marie est venue à moi, à Dieu, au Ciel, sans connaître le tombeau avec sa pourriture horrible et lugubre. C’est un des miracles les plus éclatants de Dieu. Pas unique, en vérité, si on se rappelle Hénoch et Elie qui, étant chers au Seigneur, furent enlevés à la terre sans connaître la mort et furent transportés autre part en un lieu connu de Dieu seul et des célestes habitants des Cieux. Ils étaient justes mais toujours un rien par rapport à ma Mère, inférieure, en sainteté, seulement à Dieu.

C’est pour cela qu’il n’y a pas de relique du corps et du tombeau de Marie car Marie n’a pas eu de tombeau et son corps a été élevé au Ciel ».

Marie dit :

« Comme fut pour moi une extase la naissance de mon Fils, et comme du ravissement en Dieu, qui me prit à cette heure, je revins présente à moi-même et à la terre, avec mon enfant dans les bras, ainsi ce qu’on appelle improprement ma mort, ce fut un ravissement en Dieu.

Me fiant à la promesse que j’avais eue dans la splendeur du matin de la Pentecôte, j’ai pensé que l’approche du moment de la dernière venue de l’Amour, pour me ravir en Lui, devait se manifester par un accroissement du feu d’amour qui toujours me brîlait. Et je ne me suis pas trompée.

De mon côté, plus la vie avançait, plus grandissait en moi le désir de me fondre dans l’Eternelle Charité. J’y étais poussée par le désir de me réunir à mon Fils, et la certitude que je n’aurais jamais fait autant pour les hommes que quand j’aurais été, orante et opérante pour eux, au pied du Trône de Dieu. Et avec un mouvement toujours plus enflammé et plus rapide, avec toutes les forces de mon âme, je criais au Ciel : « Viens Seigneur Jésus ! Viens Eternel Amour ! ».

L’Eucharistie, qui était pour moi comme la rosée pour une fleur assoifée, était vie pour moi, oui, mais plus le temps passait plus elle devenait insuffisante pour satisfaire l’irrésistible anxiété de mon cœur. Il ne me suffisait plus de recevoir en moi mon Fils Divin et de le porter au-dedans de moi dans les Espèces Sacrées comme je l’avais porté dans ma chair virginale. Tout moi-même voulait le Dieu Un et Trin mais pas sous les voiles choisis par mon Jésus pour cacher l’ineffable mystère de la Foi, mais tel qu’il était, est et sera au centre du Ciel. Mon Fils Lui-même, dans ses transports eucharistiques, me brûlait par des embrassements de désir infini et chaque fois qu’il venait en moi avec la puissance de son amour, il m’arrachait pour ainsi dire l’âme dans son premier élan, puis il restait avec une tendresse infinie en m’appelant : « Maman ! », et je le sentais anxieux de m’avoir avec Lui.

Je ne désirais plus autre chose. Je n’avais même plus le désir de protéger l’Eglise naissante, dans les derniers temps de ma vie mortelle. Tout était disparu dans le désir de posséder Dieu, par la conviction que j’avais de tout pouvoir quand on le possède.

Arrivez, ô chrétiens, à ce total amour. Tout ce qui est terrestre perd sa valeur. Ne regardez que Dieu. Quand vous serez riches de cette pauvreté de désir, qui est une richesse incommensurable, Dieu se penchera sur votre esprit pour l’instruire d’abord, pour le prendre ensuite, et vous monterez avec Lui vers le Père, le Fils, l’Esprit Saint, pour les connaître et les aimer pendant la bienheureuse éternité, et pour posséder leurs richesses de grâces pour vos frères.

On n’est jamais si actif pour nos frères que quand on n’est plus parmi eux, mais que l’on est des lumières réunies à la Divine Lumière.

L’approche de l’Amour Eternel fut marquée par ce que je pensais. Tout perdit lumière et couleur, voix et présence, sous la splendeur et la Voix qui, en descendant des Cieux ouverts à mon regard spirituel, s’abaissaient sur moi pour cueillir mon âme. On dit que j’aurais jubilée d’être assistée à cette heure par mon Fils. Mais mon doux Jésus était bien présent avec le Père quand l’Amour, c’est-à-dire l’Esprit Saint, troisième Personne de la Trinité Eternelle, me donna le troisième baiser de ma vie, ce baiser si puissamment divin que mon âme s’exhala en lui, en se perdant dans la contemplation comme une goutte de rosée aspirée par le soleil dans le calice d’un lis. Et je suis montée avec mon esprit et ses hosannas aux pieds des Trois que j’avais toujours adorés.

Puis, au moment voulu, comme une perle dans un chaton de feu, aidée d’abord, puis suivie par la troupe des esprits angéliques venus pour m’assister dans le jour éternel de ma naissance céleste, attendue déjà dès le seuil des Cieux par mon Jésus, et sur leur seuil par mon Juste Epoux de la terre, par les Rois et Patriarches de ma race, par les premiers Saints et Martyrs, je suis entrée comme Reine, après tant de douleur et tant d’humilité de pauvre servante de Dieu, dans le Royaume de la joie sans limite. Et le Ciel s’est refermé sur la joie de me posséder, d’avoir sa Reine dont la chair, unique entre toutes les chairs mortelles, connaissait la Glorification avant la résurrection finale et le dernier jugement ».

Jésus dit :

« Il y a une différence entre la séparation de l’âme d’avec le corps pour une vraie mort, et la séparation momentanée de l’esprit d’avec le corps et d’avec l’âme qui le vivifie par extase ou ravissement contemplatif. Alors que la séparation de l’âme d’avec le corps provoque la mort vraie, la contemplation extatique, c’est-à-dire l’évasion temporaire de l’esprit hors des barrières des sens et de la matière, ne provoque pas la mort. Et cela parce que l’âme ne se détache pas et ne se sépare pas totalement d’avec le corps mais le fait seulement avec sa partie la plus excellente qui se plonge dans les feux de la contemplation.

Tous les hommes, tant qu’ils sont en vie, ont en eux l’âme, morte par suite du péché ou vivante par la justice, mais seuls les grands aimants de Dieu atteignent la contemplation vraie.

Cela tend à montrer que l’âme, qui conserve l’existence tant qu’elle est unie au corps, et cette particularité est pareille en tous les hommes, possède en elle-même une partie plus excellente : l’âme de l’âme ou l’esprit de l’esprit, qui chez les justes sont très forts, alors que chez ceux qui ont cessé d’aimer Dieu et sa Loi, ne serait-ce que par la tiédeur ou les péchés véniels, ils deviennent faibles, privant la créature de la capacité de contempler et de connaître, autant que peut le faire une créature humaine, selon le degré de perfection qu’elle a atteint, Dieu et ses éternelles vérités. Plus la créature aime Dieu et le sert de toutes ses forces et possibilités, et plus la partie la plus excellente de son esprit augmente sa capacité de connaître, de contempler, de pénétrer les éternelles vérités.

L’homme, doué d’une âme rationnelle, est une capacité que Dieu emplit de Lui-même. Marie, étant la plus sainte de toutes les créatures après le Christ, a été une capacité comble, jusqu’à déborder sur ses frères dans le Christ de tous les siècles, et pendant les siècles des siècles, de Dieu, de ses grâces, de sa cahrité et de ses miséricordes.

Elle a trépassé, submergée par les flots de l’amour. Maintenant, au Ciel, devenue un océan d’amour, elle déborde sur les fils qui lui sont fidèles, et aussi sur les fils prodigues, ses flots de charité pour le salut universel, Elle qui est la Mère universelle de tous les hommes ».

 

 

 

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23 mars 2012 5 23 /03 /mars /2012 21:15

048LA DESCENTE DE L’ESPRIT SAINT

(Tiré du 10ème Volume de

« L’Evangile tel qu’il m’a été révélé)

 

Il n’y a pas de voix ni de bruit dans la maison du Cénacle. Il n’y a pas de disciples présents, du mois je n’entends rien qui me permette de dire que dans les autres pièces de la maison sont rassemblées des personnes. Il y a seulement la présence et les voix des douze et de Marie Très Sainte, rassemblés dans la salle de la Cène.

La pièce semble plus vaste car le mobilier, disposé différemment, laisse libre tout le milieu de la pièce et aussi deux des murs. Contre le troisième, on a poussé la table qui a servi pour la Cène, et entre eux et les murs, et aussi aux deux côtés les plus étroits de la table, on a mis les lits-sièges qui ont servi à la Cène et le tabouret qui a servi à Jésus pour le lavement des pieds. Pourtant ces lits ne sont disposés perpendiculairement  à la table comme pour la Cène, mais parallèlement, de façon que les apôtres puissent rester assis sans les occuper tous, en laissant pourtant un siège, le seul mis verticalement par rapport à la table, tout entier pour la Vierge Bénie qui est au milieu de la table, à la place qu’à la Cène occupait Jésus.

Il n’y a pas de nappe ni de vaisselle sur la table, les crédences sont dégarnies et aussi les murs de leurs ornements. Seul le lampadaire brûle au centre, mais avec la seule flamme centrale allumée ; l’autre cercle de petites lampes qui sert de corolle au bizarre lampadaire est éteint.

Les fenêtres sont fermées et barrées par une lourde barre de fer qui les traverse. Mais un rayon de soleil s’infiltre hardiment par un petit trou et descend comme une aiguille longue et fine jusqu’au pavé où il dessine une tache lumineuse.

La Vierge, assise seule sur son siège, a à ses côtés sur des sièges : Pierre et Jean, Pierre à droite, Jean à gauche. Mathias le nouvel apôtre, est entre Jacques d’Alphée et le Thaddée. La Vierge a devant elle un coffre large et bas de bois foncé et qui est fermé. Marie est vêtue de bleu foncé. Elle a sur ses cheveux son voile blanc et par-dessus un pan de son manteau. Les autres ont tous la tête découverte.

Marie lit lentement à haute voix mais à cause du peu de lumière qui arrive jusque-là, je crois plutôt qu’au lieu de lire, elle répète de mémoire les paroles écrites sur le rouleau qu’elle tient déplié. Les autres la suivent en silence, en méditant. De temps à autre, ils répondent si le cas se présente.

Marie a le visage transfiguré par un sourire extatique. Qui sait ce qu’elle voit, de si capable d’allumer ses yeux comme deux claires étoiles, et de rougir ses joues d’ivoire comme si une flamme rose se réfléchissait sur elle ? C’est vraiment la Rose mystique…

Les apôtres se penchent en avant, en se tenant un peu de biais pour voir son visage pendant qu’elle sourit si doucement et qu’elle lit. Sa voix semble un cantique angélique. Pierre en est tellement ému que deux grosses larmes tombent de ses yeux et, par un sentier de rides gravées aux côtés de son nez, elles descendent se perdre dans le buisson de sa barbe grisonnante. Mais Jean reflète son sourire virginal et s’enflamme d’amour comme elle, pendant qu’il suit du regard ce que lit la Vierge sur le rouleau, et quand il lui présente un nouveau rouleau, il la regarde et lui sourit.

La lecture est finie. La voix de Marie s’arrête et on n’entend  plus le bruissement des parchemins déroulés et enroulés. Marie se recueille en une oraison secrète, en joignant les mains sur sa poitrine et en appuyant sa tête contre le coffre. Les apôtres l’imitent…

Un grondement très puissant et harmonieux, qui rappelle le vent et la harpe, et aussi le chant d’un homme et le son d’un orgue parfait, résonne à l’improviste dans le silence du matin. Il se rapproche, toujours plus harmonieux et plus puissant, et emplit la Terre de ses vibrations, il les propage et il les imprime à la maison, aux murs, au mobilier. La flamme du lampadaire, jusqu’alors immobile dans la paix de la pièce close, palpite comme investie par un vent, et les chaînettes de la lampe tintent en vibrant sous l’onde de son surnaturel qui les investit.

Les apôtres lèvent la tête, effrayés. Ce bruit puissant et très beau, qui possède toutes les notes les plus belles que Dieu ait données au Ciel et à la Terre, se fait de plus en plus proche. Alors certains se lèvent, prêts à s’enfuir, d’autres se pelotonnent sur le sol en se couvrant la tête avec leurs mains et leurs manteaux, ou en se frappant la poitrine pour demander pardon au Seigneur. D’autres encore se serrent contre Marie, trop effrayés pour conserver envers la Toute Pure  cette retenue qu’ils ont toujours eue. Seul Jean ne s’effraie pas car il voit la paix lumineuse de joie qui s’accentue sur le visage de Marie qui lève la tête en souriant à une chose connue d’elle seule, et qui ensuite glisse à genoux en ouvrant les bras, et les deux ailes bleues de son manteau ainsi ouvert s’étendent sur Pierre et Jean qui l’ont imitée en s’agenouillant. Mais tout ce que j’ai pris des minutes pour le décrire s’est passé en moins d’une minute.

Et puis voilà la Lumière, le Feu, l’Esprit Saint, qui entre avec un dernier bruit mélodieux sous la forme d’un globe très brillant et ardent dans la pièce close, sans remuer les portes et les fenêtres, et qui plane un instant au-dessus de la tête de Marie à environ trois palmes de sa tête qui est maintenant découverte car Marie, voyant le Feu Paraclet, a levé les bras come pour l’invoquer  et a rejeté la tête en arrière avec un cri de joie, avec un sourire d’amour sans borne. Et après cet instant où tout le Feu de l’Esprit Saint , tout l’Amour est rassemblé au-dessus de son Epouse, le Globe très Saint se partage en treize flammes mélodieuses et très brillantes, d’une lumière qu’aucune comparaison terrestre ne peut décrire et descend pour baiser le front de chaque apôtre.

Mais la flamme qui descend sur Marie n’est pas une flamme dressée sur son front qu’elle baise, mais une couronne qui entoure et ceint, comme un diadème, sa tête virginale, en couronnant comme Reine la Fille, la Mère, l’Epouse de Dieu, la Vierge incorruptible, la toute Belle, l’éternelle Aimée et l’éternelle Enfant , puisque rien ne peut avilir, et en rien,  Celle que la douleur avait vieillie, mais qui est ressuscitée e dans la joie de la résurrection, partageant avec son Fils un accroissement de beauté et de fraîcheur de la chair, du regard, de la vitalité…ayant déjà une anticipation de la beauté de son Corps glorieux monté au Ciel pour être la Fleur du Paradis.

L’Esprit Saint fait briller ses flammes autour de la tête de l’Aimée. Quelles paroles peut-Il lui dire ? Mystère ! Son visage béni est transfiguré par une joie surnaturelle, et rit du sourire des séraphins, pendant que des larmes bienheureuses semblent des diamants qui descendent le long des joues de la Bénie, frappées comme elles le sont par la Lumière de l’Esprit Saint.

Le Feu reste ainsi quelque temps…Et puis il se dissipe…De sa descente il reste comme souvenir un parfum qu’aucune fleur terrestre ne peut dégager…Le Parfum du Paradis…

Les apôtres reviennent à eux… Marie reste extasiée.  Elle croise seulement les bras sur sa poitrine, ferme les yeux, baisse la tête…Elle continue son colloque avec Dieu…insensible à tout…Personne n’ose la troubler.

Jean dit en la désignant : « C’est l’Autel. Et c’est sur sa gloire que s’est posée la gloire du Seigneur… ».

« Oui. Ne troublons pas joie. Mais allons prêcher le Seigneur et que soient connues ses œuvres et ses paroles parmi les peuples » dit Pierre avec une surnaturelle impulsivité.

« Allons ! Allons ! L’Esprit de Dieu brûle en moi » dit Jacques d’Alphée.

« Et il nous pousse à agir. Tous. Allons évangéliser les gens ».

Ils sortent comme s’ils étaient poussés ou attirés par un vent ou par une force irrésistible.

 

(Tiré des Cahiers, 18 décembre 1943)

Marie dit :

« Quand l’Esprit du Seigneur descendit pour investir de sa Puissance les douze réunis dans le Cénacle, Il se répandit sur moi aussi. Mais si pour tous, ce fut une connaissance qui leur fit connaître la Troisième Personne et ses dons divins, pour moi ne fut qu’une plus vivante découverte. Pour tous, ce fut une flamme, pour moi, ce fut un embrassement.

Lui, l’Eternel Paraclet, m’était Epoux depuis trente quatre-ans et son Feu m’avait tellement possédée et pénétrée que ma candeur devint un corps de Mère. Même après les noces divines, Il m’avait laissée pleine de Lui, et Il ne pouvait ajouter Perfection à Perfection parce que Dieu ne peut pas augmenter soi-même, étant très parfait et insupérable dans sa mesure et s’étant donné à moi sans limitation, pour faire de ma chair de femme un être si saint qu’il pouvait être habitacle à la Divinité qui descendait s’incarner en moi.

Mais maintenant que l’œuvre de sa donation à moi et de la mienne à Lui s’était accomplie, et notre Fils était revenu au Ciel après voir tout accompli, Il revenait m’embrasser et remercier.

Oh ! Quelle reconnaissance Dieu vous apprend ! Lui, mon Seigneur, ne manquait d’être reconnaissant à sa Servante qui avait été instrument à son service et, tandis que c’était moi qui à tout battement de cœur, répétais : « Saint, Saint, Saint et Béni, Toi, Seigneur Très Haut », Il laissait le Ciel une deuxième fois pour renouveler son embrassement d’Epoux, et entre l’ardeur et la voix de la Flamme partagée me promettre la troisième union sans fin dans la bienheureuse demeure du Ciel.

Et le Ciel fut plus que jamais, alors, mon but parce que, quand on a goûté et re goûté l’Amour, soleil et terre, créatures et choses, disparaissent à nos yeux et il ne reste qu’une vue, une saveur, un désir : celui de Dieu. Celui d’avoir Dieu non pour des moments mais pour un éternel présent ».

 

 

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22 mars 2012 4 22 /03 /mars /2012 21:52

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L’ASCENSION DE JESUS AU CIEL

(Tiré du 10ème Volume de

« L’Evangile tel qu’il m’a été révélé »)

 

L’aurore s’est complètement levée. Le soleil est déjà haut sur l’horizon et les apôtres font entendre leurs voix. C’est un signal pour Jésus et Marie. Ils s’arrêtent. Ils se regardent, l’Un en face de l’Autre et puis Jésus ouvre les bras et accueille sa Mère sur sa poitrine…Oh ! C’était bien un Homme, un Fils de Femme ! Pour le croire, il suffit de regarder cet adieu ! L’amour déborde en une pluie de baisers sur la Mère toute aimée. L’amour couvre de baisers le Fils tout aimé. Il semble qu’ils ne puissent plus se séparer. Quand il semble qu’ils vont le faire, un autre embrassement  les unit encore et parmi les baisers, des paroles de réciproque bénédiction…Oh ! C’est vraiment le Fils de l’Homme qui quitte celle qui l’a engendré ! C’est vraiment la Mère qui congédie, pour le rendre au Père, son Fils, le Gage de l’Amour à la toute Pure…Dieu qui embrasse la Mère de Dieu !...

Finalement la Femme, en tant que créature, s’agenouille aux pieds de son Dieu qui est pourtant son Fils, et le Fils, qui est Dieu, impose ses mains sur la tête de sa Mère Vierge, de l’éternelle Aimée, et il la bénit au Nom du Père, du Fils et de l’Esprit Saint, puis il se penche et la relève en déposant un dernier baiser sur son front blanc comme un pétale de lis sous l’or de ses cheveux si jeunes encore…

Ils vont de nouveau vers la maison.

Ils entrent dans la pièce où dix jours avant se trouvaient les femmes pour la cène du quatorzième jour du second mois.  Marie accompagne Jésus jusque-là puis elle se retire. Il reste Jésus et les onze.

Sur la table, il y a de la viande rôtie, des petits fromages et des petites olives noires, une petite amphore de vin et une d’eau plus grande, et de larges pains. Une table simple, sans apparat pour une cérémonie de luxe, mais uniquement parce qu’il faut bien manger.

Jésus offre et fait les parts. Il est au milieu entre Pierre et Jacques d’Alphée. C’est Lui qui les a appelés à ces places. Jean, Jude d’Alphée et Jacques sont en face de Lui : Thomas, Philippe, Mathieu sont d’un côté, André, Barthélémy, le Zélote de l’autre. Ainsi, tous peuvent voir leur Jésus. Le repas est bref, silencieux. Les apôtres arrivés au dernier jour de voisinage avec Jésus, et malgré les apparitions successives, collectives ou individuelles, à partir de la Résurrection, toutes pleines d’amour, n’ont plus jamais perdu cette retenue et cette vénération qui ont caractérisé leurs rencontres avec Jésus Ressuscité.

Le repas est fini. Jésus ouvre les mains au-dessus de la table en faisant son geste habituel devant un fait inéluctable et il dit : « Voici venue l’heure où je dois vous quitter pour retourner vers mon Père. Ecoutez les dernières paroles de votre Maître.

Ne vous éloignez pas de Jérusalem pendant ces jours. Lazare, à qui j’ai parlé, a pourvu une fois encore à réaliser les désirs de son Maître, et il vous cède la maison de la dernière Cène pour que vous ayez une demeure où réunir l’assemblée et vous recueillir en prière. Restez là, à l’intérieur pendant ces jours et priez avec assiduité pour vous préparer à la venue de l’Esprit Saint qui vous complètera pour votre mission. Rappelez-vous que Moi, qui pourtant étais Dieu, je me suis préparé par une sévère pénitence à mon ministère d’évangélisateur. Toujours plus facile et plus courte sera votre préparation. Mais je n’exige pas autre chose de vous. Il me suffit seulement que vous priiez assidûment, en union avec les soixante-douze  et sous la conduite de ma Mère, que je vous recommande avec l’empressement d’un Fils. Elle sera pour vous une Mère et une Maîtresse d’amour et de sagesse parfaite.

J’aurais pu  vous envoyer ailleurs pour vous préparer à recevoir l’Esprit Saint, mais je veux au contraire que vous restiez ici car c’est Jérusalem négatrice qui doit s’étonner de la continuation des prodiges divins, donnés pour répondre à ses négations. Ensuite, l’Esprit Saint vous fera comprendre la nécessité que l’Eglise surgisse justement dans cette ville qui, en jugeant humainement, est la plus indigne de la posséder. Mais Jérusalem, c’est toujours Jérusalem, même si le péché y est à son comble et si c’est ici que s’est accompli le déicide. Cela ne servira à rien pour elle. Elle est condamnée. Mais si elle est condamnée, tous ses habitants ne le sont pas. Restez ici pour le peu de justes qu’elle a dans son sein, et restez-y parce que c’est la cité royale et la cité du Temple, et parce que comme il est prédit par les prophètes, ici où a été oint et acclamé et élevé le Roi Messie, ici doit commencer son Règne sur le monde, et c’est ici encore, où la synagogue a reçu de Dieu le libelle de répudiation à cause de ses crimes trop horribles, que doit surgir le Temple Nouveau auquel accourront des gens de toutes nations. Lisez les prophètes : en eux, tout est prédit. Ma Mère d’abord puis l’Esprit Paraclet, vous feront comprendre les paroles des prophètes pour ce temps.

Restez ici jusqu’au moment où Jérusalem vous répudiera comme elle m’a répudié, et haïra mon Eglise comme elle m’a haï, en couvant des desseins pour l’exterminer. Allez porter ailleurs le siège de cette Eglise que j’aime, car elle ne doit pas périr. Je vous le dis : l’enfer même ne prévaudra pas sur elle. Mais si Dieu vous assure sa protection, ne tentez pas le Ciel en exigeant tout du Ciel. Allez en Ephraïm comme y alla votre Maître parce que ce n’était pas l’heure qu’il soit pris par ses ennemis. Je vous dis Ephraïm pour vous dire terre d’idoles et de païens. Mais ce ne sera pas Ephraïm de Palestine que vous devez choisir comme siège de mon Eglise. Rappelez-vous combien de fois, à vous réunis ou à l’un de vous en particulier, j’ai parlé de cela en vous prédisant qu’il vous faudrait fouler les routes de la terre pour arriver à son cœur et fixer là mon Eglise. C’est du cœur de l’homme que le sang se propage à travers tous les membres. C’est du cœur du monde que le Christianisme doit se propager par toute la Terre.

Pour l’heure, mon Eglise est semblable à une créature déjà conçue mais qui se forme encore dans la matrice. Jérusalem est sa matrice et en son intérieur son cœur encore petit, autour duquel se rassemblent les membres peu nombreux de l’Eglise naissante, donne ses petites ondes de sang à ses membres. Mais une fois arrivée l’heure marquée par Dieu, la Matrice marâtre expulsera la créature qui s’est formée en son sein, et elle ira dans une Terre nouvelle, , et y grandira pour devenir un grand Corps qui s’étendra sur toute la Terre, et les battements du cœur de l’Eglise devenu fort se propageront dans tout son grand Corps. Les battements du cœur de l’Eglise, affranchie de tout lien avec le Temple, éternelle et victorieuse sur les ruines du Temple mort et détruit, vivant dans le cœur du monde pour dire aux hébreux et aux gentils que Dieu seul triomphe et veut ce qu’Il veut et que ni la rancœur des hommes, ni les troupes d’idoles n’arrêtent son vouloir.

Mais cela viendra par la suite, et en ce temps-là, vous saurez ce que faire. L’Esprit de Dieu vous conduira. Ne craignez pas. Pour le moment, rassemblez à Jérusalem la première assemblée de fidèles. Puis d’autres assemblées se formeront à mesure que leur nombre grandira. En vérité, je vous dis que les habitants de mon Royaume deviendront rapidement plus nombreux comme des semences jetées dans une excellente Terre.

Mon peuple se propagera par toute la Terre. Le Seigneur dit au Seigneur : « Puisque Tu as fait cela et que pour Moi, Tu ne T’es pas épargné, Je te bénirai et Je multiplierai ta descendance comme les étoiles du ciel et comme les grains de sable qui sont sur le bord de la mer. Ta descendance possèdera la porte de ses ennemis et en ta descendance seront bénies toutes les nations de la Terre ». Bénédiction est mon Nom, mon Signe et ma Loi, là où ils sont reconnus souverains.

Il va venir l’Esprit Saint, le Sanctificateur et vous en serez remplis. Faites en sorte d’être purs comme tout ce qui doit approcher le Seigneur. J’étais Seigneur. Moi aussi comme Lui. Mais sur ma Divinité, j’avais endossé un vêtement pour pouvoir être parmi vous et non seulement pour vous instruire et vous racheter par les organes et le sang de ce vêtement, mais  aussi pour porter le Saint des Saints parmi les hommes, sans qu’il fût inconvenant que tout homme, même impur, pût poser son regard sur Celui que craignent de contempler les Séraphins. Mais l’Esprit saint viendra sans être voilé par la chair et Il se posera sur vous et Il descendra en vous avec ses sept dons et Il vous conseillera. Le conseil de Dieu est chose si sublime qu’il faut vous préparer par une volonté héroïque, d’une perfection qui vous rende semblables à votre Père et à votre Jésus dans ses rapports avec le Père et l’Esprit Saint. Donc une charité parfaite et une pureté parfaite, pour pouvoir comprendre l’Amour et le recevoir sur le trône de votre cœur.

Perdez-vous dans le gouffre de la contemplation. Efforcez-vous d’oublier que vous êtes des hommes et efforcez-vous de vous changer en Séraphins. Lancez-vous dans la fournaise, dans les flammes de la contemplation. La contemplation de Dieu ressemble à une étincelle qui jaillit du choc du silex contre le briquet et produit feu et lumière. C’est une purification le feu qui consume la matière opaque et toujours impure et la transforme en une flamme lumineuse et pure.

Vous n’aurez pas le Royaume de Dieu en vous si vous n’avez pas l’amour. Parce que le Royaume de Dieu, c’est l’Amour, et il apparaît avec l’Amour, et par l’Amour il s’établit en vos cœurs au milieu de l’éclat d’une lumière immense qui pénètre et féconde, enlève l’ignorance, donne la sagesse, dévore l’homme et crée le Dieu, le Fils de Dieu, mon frère, le Roi du trône que Dieu a préparé pour ceux qui se donnent à Dieu pour avoir Dieu, Dieu, Dieu, Dieu seul. Soyez donc purs et saints grâce à l’oraison ardente qui sanctifie l’homme parce qu’elle le plonge dans le feu de Dieu qu’est la charité.

Vous devez être saints. Non pas dans le sens relatif que ce mot avait jusqu’alors mais dans le sens absolu que je lui ai donné en vous proposant la Sainteté du Seigneur comme exemple et comme limite, c’est-à-dire la Sainteté parfaite. Chez nous, on appelle saint le Temple, saint l’endroit où est l’autel, Saint des Saints le lieu voilé où se trouvent l’arche et le propitiatoire. Mais je vous dis en vérité que ceux qui possèdent la Grâce et vivent saintement par amour pour le Seigneur sont plus saints que le Saint des Saints parce que Dieu ne se pose pas seulement sur eux  comme sur le propitiatoire qui est dans le Temple pour donner ses ordres mais Il habite en eux pour leur donner ses amours.

Vous rappelez-vous mes paroles de la Dernière Cène ? Je vous avais promis alors l’Esprit Saint. Voilà qu’Il va venir pour vous baptiser non plus avec l’eau, comme Jean l’a fait avec vous pour vous préparer à Moi, mais avec le feu pour vous préparer à servir le Seigneur comme Il le veut de vous. Voilà que Lui va être ici, d’ici peu de jours. Et après sa venue, vos capacités croîtront sans mesure et vous serez capables de comprendre les paroles de votre Roi et de faire les œuvres que Lui vous a dit de faire pour étendre son Royaume sur la terre ».

« Reconstruiras-tu alors, après la venue de l’Esprit Saint, le Royaume d’Israël ? », Lui demandent-ils en l’interrompant.

« Il n’y aura plus de Royaume d’Israël mais mon Royaume. Et il s’accomplira quand mon Père a dit. IL ne vous appartient pas de connaître les temps et les moments que le Père s’est réservé en son pouvoir. Mais vous, en attendant, vous recevrez la vertu  de l’Esprit Saint qui viendra sur vous et vous serez mes témoins à Jérusalem, en Judée, et en Samarie, et jusqu’aux confins de la Terre, en fondant des assemblées là où des hommes sont réunis en mon Nom ; en baptisant les gens au Nom du Très Saint Père , du Fils et de l’Esprit Saint, comme je vous l’ai dit, pour qu’ils aient la Grâce et vivent dans le Seigneur ; prêchant l’Evangile à toutes les créatures, enseignant ce que je vous ai enseigné, faisant ce que je vous ai commandé de faire. Et je serai avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde.

Et je veux encore ceci : qu’à présider l’assemblée de Jérusalem ce soit Jacques, mon frère. Pierre, comme chef de toute l’Eglise, devra souvent entreprendre des voyages apostoliques parce que tous les néophytes désireront connaître le Pontife Chef Suprême de l’Eglise. Mais grand sera l’ascendant que sur les fidèles de cette première Eglise aura mon frère. Les hommes sont toujours des hommes et ils voient en hommes. Il leur semblera que Jacques me continue, seulement parce qu’il est mon frère. En vérité, je vous dis qu’il est plus grand et semblable au Christ par sa sagesse plutôt que par sa parenté. Mais c’est ainsi. Les hommes qui ne me cherchaient pas pendant que j’étais parmi eux, me chercheront maintenant en celui qui est mon parent. Toi, ensuite, Simon Pierre, tu es destiné à d’autres honneurs… ».

« Que je ne mérite pas Seigneur. Je te l’ai dit quand tu m’es apparu et je te le dis encore en présence de tous. Tu es bon, divinement bon, en plus que sage, et c’est avec justice que tu as jugé que moi, qui t’ai renié dans cette ville, je n’étais pas fait pour en être le chef spirituel. Tu veux m’épargner tant de justes mépris… ».

« Nous avons été tous pareils, Simon, sauf deux. Moi aussi, j’ai fui. Ce n’est pas à cause de cela mais à cause des raisons qu’il  dites, que le Seigneur m’a destiné à cette place ; mais tu es mon chef, Simon de Jonas, et je te reconnais comme tel et, en présence du Seigneur et de tous les compagnons, je te promets obéissance. Je te donnerai ce que je puis pour t’aider dans ton ministère mais je t’en prie, donne-moi tes ordres car tu es le Chef et moi, ton subordonné. Quand le Seigneur m’a rappelé une lointaine conversation, j’ai incliné la tête pour dire : « Que soit fait ce que Tu veux ». C’est ce que je te dirai du moment où, le Seigneur nous ayant quittés, tu seras son Représentant sur la Terre. Et nous nous aimerons en nous aidant dans le ministère sacerdotal » dit Jacques en s’inclinant de sa place pour rendre hommage à Pierre.

« Oui, aimez-vous entre vous, en vous aidant mutuellement parce que c’est le commandement nouveau et le signe que vous appartenez vraiment au Christ.

Ne vous troublez pas pour aucune raison. Dieu est avec vous. Vous pouvez faire ce que je veux de vous. Je ne vous imposerai pas des choses que vous ne pourriez pas faire car je ne veux pas votre ruine mais au contraire, votre gloire. Voilà que je vais préparer votre place à côté de mon trône. Soyez unis à Moi et au Père dans l’amour. Pardonnez au monde qui vous hait. Appelez fils et frères ceux qui viennent à vous, ou sont déjà avec vous par amour pour Moi.

Soyez dans la paix en me sachant toujours prêt à vous aider pour porter votre croix. Je serai avec vous dans les fatigues de votre ministère et à l’heure des persécutions, et vous ne périrez pas, vous ne succomberez pas même si cela semblera à ceux qui voient avec les yeux du monde. Vous serez accablés, affligés, lassés, torturés mais ma joie sera en vous car je vous aiderai en tout. En vérité je vous dis, que quand vous aurez pour Ami l’Amour, vous comprendrez que tout ce que l’on subit et vit par amour pour Moi devient léger même si c’est la lourde torture du monde. Car pour celui qui revêt d’amour tout ce qu’il fait volontairement ou tout ce qui lui est imposé, le joug de sa vie et du monde se change en un joug qui lui est donné par Dieu, par Moi. Et je vous répète que la charge que je vous impose est toujours proportionnelle à vos forces et que mon joug est léger car je vous aide à le porter.

Vous savez que le monde ne sait pas aimer. Mais vous, dorénavant, aimez le monde d’un amour surnaturel pour lui apprendre à aimer. Et s’ils vous disent en vous voyant persécutés : «  Est-ce ainsi que Dieu vous aime ? En vous faisant souffrir, en vous donnant la douleur ? Alors ce n’est pas la peine d’appartenir à Dieu », répondez : « La douleur ne vient pas de Dieu. Mais Dieu la permet, et nous en savons la raison et nous nous glorifions d’avoir la part qu’a eue le Sauveur Jésus, Fils de Dieu ». Répondez : « Nous nous glorifions d’être crucifiés et de continuer la Passion de notre Jésus ». Répondez par les paroles de la Sagesse :

« La mort et la douleur sont entrées dans le monde par l’envie du démon, mais Dieu n’est pas l’auteur de la mort et de la douleur et Il ne jouit pas de la douleur des vivants. Toutes les choses qui viennent de Lui sont Vie et toutes sont salutaires ». Répondez : « A présent, nous semblons persécutés et vaincus mais au jour de Dieu, les sorts sont changés : nous justes, persécutés sur la Terre, nous serons glorieux devant ceux qui nous ont tourmentés et méprisés ». Pourtant dites-leur aussi : « Venez à nous ! Venez à la Vie et à la Paix. Notre Seigneur ne veut pas votre ruine mais votre salut. C’est pour cela qu’Il a donné son Fils Bien Aimé afin que vous soyez tous sauvés ».

Et réjouissez-vous de participer à mes souffrances pour pouvoir être ensuite avec Moi dans la gloire. « Je serai votre récompense extrêmement grande » a promis le Seigneur en Abraham à tous ses serviteurs fidèles. Vous savez comment se conquiert le Royaume des cieux : par la force et on y arrive à travers de nombreuses tribulations. Mais celui qui persévère comme Moi j’ai persévéré, sera où je suis. Je vous ai dis quel est le chemin et la porte qui conduisent au Royaume des Cieux, et Moi le premier j’ai marché par ce chemin et suis retourné au Père par cette porte. S’il y avait une autre voie, je vous l’aurais indiquée car j’ai pitié de votre faiblesse d’hommes. Mais il n’y en a pas d’autre…En vous l’indiquant comme unique chemin et unique porte, je vous dis aussi, je vous répète quel est le remède qui donne la force pour parcourir ce chemin et entrer par cette porte : c’est l’amour. Toujours l’amour. Tout devient possible quand nous avons en nous l’amour. Et tout l’amour vous sera donné par l’Amour qui vous aime, si vous demandez en mon Nom assez d’amour pour devenir des athlètes de sainteté.

Maintenant, donnons-nous le baiser d’adieu, ô mes amis bien-aimés ».

Il se lève pour les embrasser. Tous l’imitent. Mais alors que Jésus a un sourire paisible, d’une beauté vraiment divine, eux pleurent, tous troublés, et Jean, s’abandonnant sur la poitrine de Jésus, secoué par tous les sanglots qui lui rompent la poitrine tant ils sont déchirants, demande au nom de tous, voyant le désir de tous : « Donne-nous au moins ton Pain pour qu’il nous fortifie à cette heure ! ».

« Qu’il en soit ainsi ! » lui répond Jésus. Et prenant un pain, il le partage en morceaux après l’avoir offert et béni, en répétant les paroles rituelles. Et il fait la même chose avec le vin, en répétant ensuite : « Faites ceci en mémoire de Moi », ajoutant « qui vous ai laissé ce gage de mon amour pour être encore et toujours avec vous jusqu’à ce que vous soyez avec Moi dans le Ciel ». Il les bénit et dit : « Et Maintenant allons ».

Isl sortent de la pièce, de la maison…

Jésus appelle près de Lui les bergers, Lare, Joseph, Nicodème, Manaen, Maximin et les autres des soixante-douze disciples. Mais Il garde surtout près de lui les bergers pour leur dire : « Ici. Vous près du Seigneur qui était venu du Ciel, penchés sur son anéantissement, vous près du Seigneur qui retourne au Ciel, avec vos esprits qui jouissent de sa glorification. Vous avez mérité cette place car vous avez su croire malgré les circonstances défavorables et vous avez su souffrir pour votre foi. Je vous remercie tous de votre amour fidèle. Je vous remercie tous. Toi, Lazare, mon ami. Toi, Joseph, et toi, Nicodème, pleins de pitié pour le Christ quand cela pouvait être un grand danger. Toi, Manaen, qui a su mépriser les faveurs sordides d’un être immonde pour marcher dans mon chemin. Toi, Etienne, fleur couronnée de justice qui as quitté l’imparfait pour le parfait et qui seras couronné d’un diadème que tu ne connais pas encore mais que t’annonceront les Anges. Toi, Jean, pour un bref laps de temps frère au sein très pur et venu à la Lumière plus qu’à la vue. Toi, Nicolaï, qui, prosélyte, as su me consoler de la douleur des fils de cette nation. Et vous, disciples bonnes et courageuses, dans votre douceur, plus que Judith. Et toi, Margziam, mon enfant, et qui dorénavant prends le nom de Martial, en souvenir du petit romain tué sur le chemin et déposé à la grille de Lazare avec un cartel de défi : « Et maintenant, dis au Galiléen qu’il te ressuscite, s’il est le Christ et s’il est ressuscité », le dernier des innocents qui en Palestine ont perdu la vie pour me servir bien qu’inconsciemment, et prémices des innocents de toute nation qui, venus au Christ, seront pour cela hais et éteints prématurément, comme des boutons de fleurs arrachés à leur tige avant qu’ils n’éclosent. Et ce nom, ô Martial, t’indique ton futur destin : sois apôtre en des terres barbares et conquiers-les à ton Seigneur, comme mon amour a conquis le jeune romain pour le Ciel. Tous, tous bénis par Moi dans cet adieu, pour demander au Père la récompense de ceux qui ont consolé le douloureux chemin du Fils de l’Homme. Bénie l’Humanité dans sa partie choisie qui existe chez les juifs comme chez les gentils, et qui s’est montrée dans l’amour qu’elle a eu pour Moi. Bénie la Terre avec ses plantes et ses fleurs, ses fruits qui tant de fois m’ont réjoui et m’ont restauré. Bénie la Terre avec ses eaux et ses tiédeurs, à cause des oiseaux et des animaux qui bien des fois ont surpassé l’homme pour réconforter le Fils de l’Homme. Bénis sois-tu soleil et toi, mer, et vous, monts, collines, plaines. Soyez bénies, vous, étoiles, qui avez été pour Moi des compagnes dans la prière nocturne et dans la douleur. Et toi, lune, qui m’as éclairé pour me diriger dans mon pèlerinage d’évangélisateur. Soyez toutes bénies, vous, créatures, œuvres de mon Père, mes compagnes en cette heure mortelle, amies pour Celui qui avait quitté le Ciel pour enlever à l’Humanité affligée les tribulations de la Faute qui sépare de Dieu. Et bénis, vous aussi, instruments innocents de ma torture : épines, métaux, bois, cordages tordus, parce que vous m’avez aidé à accomplir la volonté de mon Père ! »

Quelle voix de tonnerre a Jésus ! Elle se répand dans l’air chaud et tranquille comme le son d’un bronze qu’on a frappé, elle se propage en ondes sur la mer des visages qui le regardent de tous côtés.

Je dis que ce sont des centaines de personnes qui entourent Jésus qui monte, avec les plus aimés, vers le sommet de l’Oliveraie. Mais Jésus, arrivé près du camp des Galiléens où il n’y a plus de tentes à cette époque entre les deux fêtes, ordonne aux disciples : « Faites arrêter les gens où ils se trouvent, et puis suivez-moi ».

Il monte encore jusqu’au sommet le plus haut de la montagne, celle qui est déjà plus proche de Béthanie, qu’elle domine d’en haut, que de Jérusalem. Serrés autour de Lui, sa Mère, les apôtres, Lazare, les bergers et Margziam. Plus loin, en demi-cercle pour tenir en arrière la foule des fidèles, les autres disciples.

Jésus est debout sur une large pierre qui dépasse un peu, toute blanche au milieu de l’herbe verte d’une clairière. Le soleil l’investit rendant son vêtement blanc comme la neige et faisant briller comme de l’or ses cheveux. Ses yeux brillent d’une lumière divine. IL ouvre les bras en un geste d’embrassement. Il paraît vouloir serrer sur son sein toutes les multitudes de la Terre que son esprit voit représentées dans cette foule. Son inoubliable, son inimitable voix donne le dernier ordre : « Allez ! Allez en mon Nom pour évangéliser les gens jusqu’aux extrémités de la Terre. Que Dieu soit avec vous. Que son Amour vous réconforte, que sa Lumière vous guide, que sa Paix demeure en vous jusqu’à la vie éternelle ».

Il se transfigure en beauté. Beau ! Beau comme sur le Thabor et davantage. Tous tombent à genoux pour l’adorer. Lui, pendant que déjà il se soulève de la pierre sur laquelle il est posé, cherche encore une fois le visage de sa Mère, et son sourire atteint une puissance que personne ne pourra jamais rendre…C’est son dernier adieu à sa Mère. Il monte, monte…Le soleil, encore plus libre de le baiser, maintenant que nul feuillage même léger ne vient intercepter ses rayons, frappe de son éclat le Dieu-Homme qui monte avec son Corps Très Saint au Ciel et dévoilent ses Plaies glorieuses qui resplendissent comme de vivants rubis. Le reste est un sourire de lumière nacrée. C’est vraiment la Lumière qui se manifeste pour ce qu’elle est, en ce dernier instant comme dans la nuit natale. La Création étincelle de la lumière du Christ qui s’élève. Lumière qui dépasse celle du soleil. Lumière surhumaine et bienheureuse. Lumière qui descend du Ciel à la rencontre de la Lumière qui monte…Et Jésus Christ, le Verbe de Dieu, disparaît à la vue des hommes dans un océan de splendeurs…

Sur terre, deux bruits seulement dans le silence profond de la foule extasiée : le cri de Marie quand il disparaît : « Jésus ! » et la plainte d’Isaac. Un religieux étonnement a rendu les autres muets et ils restent là, jusqu’à ce que deux lumières angéliques d’une extraordinaire candeur apparaissent sous une forme humaine, pour dire les paroles rapportées dans le premier chapitre des Actes des Apôtres.

(Tiré des Cahiers, 14 décembre 1943)

Marie dit :

(Il y a des générosités particulières dont le parfum est émané uniquement par les âmes qui sont unes avec mon Seigneur et dont le parfum est apprécié uniquement de Dieu ou par qui vit déjà dans le Royaume de Dieu.

C’est une générosité de savoir renoncer à la liberté et se fermer dans un couvent s’interdisant ces joies humaines que Dieu a permis et son Fils a béni parce qu’elles entrent dans le champ des desseins créateurs et perpétuent, à travers les créatures, l’œuvre du Créateur.

Source éternelle de nouveaux esprits, le Père crée dans le Ciel les âmes. Graines destinées à monter en graine, elles se revêtent d’une chair et, devenus male et femelle, en union de deux chairs en une, créent sur la terre de nouveaux vêtements pour les âmes nouvelles destinées à descendre sur la terre et la peupler de créatures de Dieu.

Il n’y a pas de joie plus grande, après celle d’aimer le Seigneur, que d’être mère d’une créature propre et dire : « Je t’ai formé, je t’ai nourri et porté, je t’ai donné mon sang et mon lait, ta chair est la mienne et ma pensée est la tienne parce que tu es la pensée et le but de ta mère ».

Il y a une maternité plus haute mais celle-là n’est plus humaine et elle est déjà comprise dans la grande, insupérable, première joie entre toutes, d’aimer le Seigneur, parce que c’est l’amour total à notre Seigneur très saint qui nous fait aimer les créatures au point de devenir mères pour elles, prêtes à leur donner la vie par notre souffrance et pour donner une augmentation de gloire à l’Eternel en augmentant les citoyens de son Royaume.

C’est générosité que de s’offrir victimes pour le monde. C’est une grande générosité parce qu’elle vous fait semblable à mon Jésus, Victime innocente, sainte, dévorée par l’amour. Mais il y a une générosité encore plus grande : la générosité héroïque dans son héroïsme général.

Dieu, grand d’une manière inconcevable pour vous, compense avec des fleuves de délices les âmes généreuses. Il se communique à elles par des contacts spirituels. Il donne lumières qui sont paroles et paroles qui sont lumières. Il donne des vitalités qui sont repos et repos sur son Cœur qui est vitalité. Il se fait soutien de l’âme généreuse et s’unit à elle quand il voit que la générosité de la créature a été si violente à ne pas mesurer ses forces, de manière que la créature fléchit, comme mon Fils, sous un poids exorbitant auquel elle ne se refuse pas mais seulement demande qu’il soit soulevé un moment pour pouvoir se relever et s’avancer, jusqu’au sommet parce que c’est dans le sacrifice total qu’elle sait qu’elle atteint la joie.

Eh bien, il y a l’héroïsme dans le sacrifice quand une créature pousse son amour à être généreuse renonçant même à ce réconfort d’avoir l’aide et la présence sensible de Dieu.

Marie, je l’ai expérimenté. Je sais. Je peux être ta maîtresse dans cette science du sacrifice. Parce que celle-ci n’est plus simple instruction, elle est Science. Qui atteint ce point n’est pas écolier : il est maître dans celle qui est la plus difficile des sciences : savoir renoncer non seulement à la liberté, à la santé, à la maternité, à l’amour humain, mais savoir renoncer au réconfort de Dieu qui rend supportables toutes les renonciations, non seulement : les rend douces et désirées. Alors on boit l’amer que but mon Fils et on connaît la solitude qui entoura mon cœur du matin de l’Ascension à mon Assomption. C’est la perfection de la souffrance. Cependant, Marie, j’étais, dans ma souffrance, heureuse. Il n’y avait pas d’égoïsme en moi, mais seulement charité enflammée.

Comme j’avais su, par degrés ascendants, accomplir toutes les offrandes et les séparations, tenant toujours présent à mon esprit que l’offrande et la séparation qui le perçaient accomplissaient la volonté et augmentaient la gloire de Dieu, mon Seigneur, et puis me détacher de mon Fils pour sa préparation à la mission, pour sa prédication, pour son arrestation, pour sa mort, pour sa sépulture, toutes choses dont je savais la courte durée, ainsi je sus sourire et le bénir, sans tenir compte des larmes de cœur, dans la première aube du quarantième jour de sa vie glorieuse, quand, sans témoins comme au matin de la Résurrection, il vint m’embrasser avant de monter au Ciel.

Moi, Mère, je perdais mon Fils avec sa présence qui me donnait une joie ineffable. Mais moi, sa première croyante, je savais que pour Lui avait fin la pause dans le monde ennemi qui, s’il ne pouvait plus lui faire du mal, parce que les embûches de l’homme ne pouvaient plus l’atteindre, toutefois in ne cessait pas de lui être hostile.

Que les Cieux s’ouvrent pour accueillir dans la gloire le Fils qui revenait au Père après la douleur. Que l’Amour Trinitaire se réunisse sans besoin de séparations. Que la lumière et le souffle me manquent parce que le monde n’était plus habité par mon Jésus et dans l’air, il n’y avait plus son souffle pour le sanctifier. Mais qu’après avoir été « Fils de l’Homme », il revienne « Fils de Dieu » revêtu de sa gloire divine pour l’éternité. Ce fut mon dernier « Fiat ! », et il ne fut pas moins subit et généreux que celui de Nazareth.

Toujours « fiat » à la volonté de Dieu. Soit qu’Il vienne à nous pour devenir part de nous, soit qu’Il s’en détache pour monter nous préparer notre demeure dans son Royaume. L’entourer d’amour quand Il est avec nous, vivre d’amour contemplant le Royaume où Il est, pour Lui rappeler que sa servante l’aime et attend son sourire d’invitation pour mourir dans un élan de joie qui est commencement lumineux à l’éclatant, éternel jour du Paradis. Après l’avoir accueilli, servi, écouté quand Il est avec nous, vivre sans diminuer d’un degré d’amour parce qu’Il ne nous est plus visiblement présent.

Offrir ce renoncement pour sa gloire et pour nos frères. Afin que notre solitude se change pour eux en compagnie divine, et le silence, qui est maintenant notre langueur, se change en parole pour tant d’hommes qui ont besoin d’être évangélisés par le Verbe.

Nous avons les souvenirs, Marie. D’autres n’ont rien. Nous avons la certitude qu’Il travaille pour nous préparer la maison. D’autres regardent le temps comme un fleuve dont l’embouchure est le rien. Je dis « nous » parce que je te joins à mes pensées d’alors. Donnons, donne,  et avec toi les généreux qui veulent atteindre les sommets de la générosité, aussi ce renoncement, si elle te sera demandée, pour que ton trésor soit trésor de beaucoup d’autres et les indigents de l’esprit soient revêtus de cette Lumière, les analphabètes de l’esprit de cette Science qui, une fois infusées, ne cessent plus d’être vives et actives, et que la Bonté a donné à ses bien-aimés pour en faire ses élus ».

 

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